En cette période de restrictions budgétaires, l'Etat limite les dépenses partout où il peut. Les malus imposés aux véhicules polluants sont largement revus à la hausse, et le coup de pouce pour les voitures les plus écologiques, subit une réduction sensible.
Ce système de bonus-malus est en fait une méthode fiscale de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Comme l'explique le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, « le système bonus-malus vise à récompenser, via un bonus, les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2, et à pénaliser, via un malus, ceux qui optent pour les modèles les plus polluants ». Il y a 4 ans, l'Etat a mis en place ce mécanisme pour favoriser l'achat de véhicules propres et dissuader l'achat de voitures polluantes.
Ce coup de pouce à l'achat devait être à l'équilibre, or il s'avère largement déficitaire. Victime de son succès ce dispositif est trop onéreux pour le budget. Le bonus-malus a, en effet, coûté à l'Etat près d'1,5 milliard d'euros depuis 2008. D'où ce coup de rabot spectaculaire.
Toutes les tranches du système rabotées
Tout le monde y passe. En clair, les bonus baissent et les malus augmentent. Pour les véhicules qui émettent moins de 90 grammes de CO2 par kilomètre le bonus sera réduit à 150 euros, contre 550 euros actuellement. Celui des voitures qui émettent jusqu'à 105 grammes de CO2 passe de 200 euros... à rien du tout. Les malus imposés aux véhicules polluants subissent une hausse qui s'étale de 150 euros à 8 000 euros pour des émissions de gaz carbonique supérieures à 200 grammes par kilomètre.
Plus vertueuses du point de vue écologique, mais beaucoup plus chères à l'achat, les voitures propres conservent une prime substantielle, cependant elle est quand même réduite. Comme l'explique François Jaumai, associé chez PwC : « Les bonus résiduels qui sont octroyés seront aux véhicules électriques, même si ça sera un tout petit peu plus faible -un véhicule électrique avait avant 7 000 euros de bonus maintenant ça sera 6 300 euros ; les véhicules hybrides vont conserver des bonus un peu moindres ».
Et avec une baisse en moyenne de 700 euros du bonus des voitures propres, il est fort probable que les défenseurs de l'environnement manifestent leur mécontentement.