Libération des otages: une éclaircie dans le ciel politique tourmenté de François Hollande

Ils arriveront dans quelques heures en France. Pierre Legrand, Daniel Larribe, Marc Féret et Thierry Dol ont décollé tôt ce mercredi 30 octobre au matin de Niamey, au Niger. Leur libération a été annoncée mardi en fin d'après-midi par le président Hollande en déplacement officiel en Slovaquie. Une libération en forme de bouffée d'oxygène pour François Hollande dont la rentrée politique est bien bousculée. 

La libération des quatre otages français d’Arlit est une vraie éclaircie dans le ciel politiquement tourmenté du président Hollande. Enfin une bonne -une excellente même nouvelle- pour le chef de l’Etat, mis au pilori, hier, mardi toute la journée, par l’opposition après le nouveau recul fiscal du gouvernement, cette fois sur la mise en place de l’écotaxe.

On mesure alors –bien sûr tout le soulagement- mais également la joie et la satisfaction personnelles qu’a pu ressentir François Hollande qui était en déplacement mardi en Slovaquie quand le président nigérien Issoufou l’a appelé pour lui annoncer la libération des Quatre d’Arlit, les Français retenus par Aqmi depuis trois ans au Sahel…

C’est une initiative nigérienne qui a permis la libération des otages mais le président Hollande a tenu à rappeler son engagement total dans ce dossier. « Dès ma prise de fonction, a-t-il ainsi expliqué mardi après-midi à Bratislava, j’avais décidé d'utiliser tous les contacts possibles... Sans doute, a-t-il reconnu, ces contacts ont été suspendus pendant l’intervention française au Mali, mais ils ont repris dès la chute des jihadistes ».

On sait également que Jean-Yves le Drian, le ministre de la Défense, un proche du chef de l’Etat a beaucoup œuvré pour cette libération. Le 23 septembre dernier, il se serait ainsi rendu directement de Bamako -après la visite du chef de l’Etat au Mali- pour gagner Niamey, au Niger, dans la plus grande discrétion. On notera enfin que le président nigérien Issouffou a tenu à saluer hier « la détermination du président Hollande dans le règlement de cette affaire ».

François Hollande montre ainsi qu’il n’est pas seulement le président qui recule sur tous les dossiers comme l’accuse l’opposition. Il montre aussi qu’il est à la manœuvre, dans l’action, pour protéger les Français malgré leur mécontentement grandissant sur la scène intérieure. Le chef de l’Etat qui a du goûter, hier, mardi soir à la satisfaction de voir la classe politique de tous bords saluer la libération des otages, avec même certains hommages très appuyés venant de la droite. Ainsi l’ancienne Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, a tenu à rendre « hommage à la compétence de la DGSE », mais également « au sang froid et à la discrétion du Président Hollande ».

C’est peut-être une éclaircie dans le ciel politique tourmenté de François Hollande, une éclaircie bienvenue pour un président qui vient de battre un nouveau record à la baisse, celui du président le plus impopulaire de la Ve République, et aujourd'hui terriblement affaibli.
 

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