Quand Jean-Louis Borloo, le « père » de l'écotaxe, réclame « une halte au feu » fiscal, « c'est vraiment du foutage de gueule », lâche un proche de François Hollande, passablement énervé de devoir assumer les conséquences politiques d'une taxe votée en 2009, sous Nicolas Sarkozy.
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La Bretagne n'est pourtant pas forcément perdante avec l'écotaxe. La région bénéficie déjà de 50 % de détaxe. Elle paierait 40 millions de taxe, mais recevrait en retour 3 fois plus d'argent pour le développement de ses infractrures. Mais voilà, confie un ministre désemparé, « on est dans l'irrationnel et la symbolique », celle du ras-le-bol fiscal, un thème en vogue depuis la rentrée.
François Hollande a jusqu'ici évité la grogne sociale. La réforme des retraites a été menée de main de maître, de manière à désamorcer les mécontentements. Mais la grogne fiscale, elle, est bien là, « la révolte fiscale », dit même Jean-François Copé, le patron de l'UMP.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement reçoit d'ailleurs des notes alarmistes des préfets - certains vont jusqu'à évoquer le risque d'une grève de l'impôt. Après 5 ans de présidence Sarkozy, François Hollande prétendait apaiser la France. Mais la France, aujourd'hui, n'a jamais été aussi proche de la crise de nerfs.