Les animaux ne doivent plus être traités comme des chaises, voilà la plaidoirie des intellectuels signataires du manifeste !
Le Code Napoléon l’écrit en effet noir sur blanc dans son article 528 : « Sont meubles par leur nature les animaux et les corps qui peuvent se transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère ».
Autrement dit, et depuis 1804 : « Les animaux sont encore définis par le Code civil comme des choses, sur lesquelles l’homme peut par conséquent exercer un droit absolu », résument les signataires du manifeste.
Vingt-quatre intellectuels de tout poil revendiquent donc « une évolution du régime juridique de l'animal lui reconnaissant sa nature d'être sensible » et qu'une « catégorie propre lui soit aménagée dans le Code civil entre les personnes et les biens ». Une façon pour ces signataires d'interpeller la société sur les conditions de vie des animaux. La France est en effet un pays d'éleveurs et de chasseurs où le sort réservé aux bêtes est vite perçu comme un mal nécessaire lorsqu'elles sont au service de l'économie.
250 000 signataires
Selon la Fondation 30 Millions d'amis, cette proposition a reçu le soutien de plus de 250 000 Français, signataires d'une pétition lancée il y a un an et toujours active. Cette évolution du Code civil serait d’autant plus cohérente que la France, depuis 1976, reconnaît dans son Code rural l'animal comme un « être sensible ». Et qu’elle a également choisi, lors de la réforme de son Code pénal (entrée en vigueur en 1994), de créer pour lui une catégorie à part, dite des « autres crimes et délits » en cas de torture faite aux animaux.
A ceux qui reprochent à ces intellectuels de peigner la girafe, car à leurs yeux il y a des causes plus graves à défendre que celles des animaux, ils rétorquent les paroles de Ghandi : « On peut juger la grandeur d'une nation à la façon dont elle traite les animaux ».