Dominique Baudis n'a pas tardé à réagir. Après les propos d’Anne-Sophie Leclere, candidate du Front national aux élections municipales de Rethel, dans les Ardennes (nord-est de la France), le défenseur des droits a écrit au procureur de la République de Paris pour dénoncer une « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ».
Dans un reportage de l’émission Envoyé spécial, Anne-Sophie Leclere a assumé un photomontage publié sur sa page Facebook montrant, côte à côte, un petit singe et Christiane Taubira. En légende : « à 18 mois et maintenant ». « A la limite, je préfère la voir dans un arbre après les branches, que la voir au gouvernement », a récidivé la candidate aux caméras de France 2.
Une « erreur de casting »
Des propos, des images, des photos intolérables pour Dominique Baudis, dont l'une des missions est justement la lutte contre les discriminations. Le défenseur des droits a donc agi sur la base de l'article 33 de la loi organique selon lequel, « lorsqu'il apparaît que les faits portés à sa connaissance sont constitutifs d'un crime ou d'un délit, il en informe le procureur de la République ». Ce dernier « informe en retour le défenseur des droits des suites données à ses transmissions ».
Le parti de Marine Le Pen s’est défendu, en parlant d’« erreur de casting ». Il a également vanté sa promptitude à réagir en suspendant la candidate, comme il l’a fait à plusieurs reprises les mois passés après des prises de position antisémites et pro-nazies de membres du FN.
Christiane Taubira, elle, n'a pas souhaité porter plainte ou réagir officiellement. En revanche le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a exprimé sa totale solidarité avec la garde des Sceaux.