C’est à l’âge de 8 ans qu’Edith Piaf commence à chanter dans les rues de Belleville, où se cotoient une population à majorité ouvrière et le milieu de la prostitution et de la pègre. C’est dans ce quartier populaire de Paris, qu’elle naît le 19 décembre 1915. Selon la légende, sa mère aurait accouché sur les marches de sa maison du 72, rue de Belleville.
En réalité, la petite Edith Giovanna Gassion est née dans la maternité voisine. « Elle a laissé raconter ou elle racontait elle-même cette histoire. Elle savait forger sa légende », explique Robert Belleret, auteur de Piaf : un mythe français, paru chez Fayard. Dans cette biographie, l’ancien journaliste du Monde tente de distinguer le vrai du faux, dans ce destin hors du commun marqué par de nombreuses tragédies : la mort de sa petite fille à l’âge de 2 ans, le décès de sa mère d’une overdose ou encore la disparition de son grand amour, le boxeur Marcel Cerdan, dans un accident d’avion en 1949.
Edith Piaf était également atteinte d’une maladie génétique : la rhumatoïde polyarthrite. « Si je ne chante pas je meurs », avait-elle coutume de dire. Grande séductrice, cette éternelle amoureuse collectionnait les hommes et savait faire éclore les talents : Georges Moustaki, Yves Montand, Charles Aznavour...
Des pavés de Belleville au Carnegie Hall de New York
Edith Piaf captivait son public avec une voix dont l’intensité reste à ce jour inégalée mais aussi par un charisme exceptionnel qui émanait de cette petite femme d’1m47. La môme a marqué de son empreinte toutes les grandes scènes du monde, notamment le prestigieux Carnegie Hall à New York où elle triomphe en 1956.
Sa carrière reste également intimement liée à l’histoire de l’Olympia : en 1960, elle sauve de la faillite la salle parisienne grâce à une série de concerts qui resteront dans les mémoires et où elle chantera le célèbre Je ne regrette rien. Mais son talent d’interprète ne doit pas faire oublier ses qualités d’auteure : quasiment illettrée à 20 ans, Edith Piaf est parvenue, grâce une volonté inébranlable, à écrire près de 90 textes, parmi les plus beaux de la chanson française. Dont L’Hymne à l’amour.
Piaf, immortelle
Cinquante ans après sa mort, le répertoire de la môme est toujours bien vivant. Une reprise de Piaf constitue presque un passage obligé pour les chanteuses de variété. Mais son influence s’étend également bien au-delà des frontières de l’Hexagone. De Jeff Buckley à Grace Jones, des artistes du monde entier ont souligné l’importance de son héritage. Depuis vingt ans, La Vie en rose fait partie des morceaux qui génèrent le plus de droits d’auteur à l’étranger. Piaf n’a jamais semblé aussi jeune.
■ Dans les archives de l'INA :
- 1954 : La vie en rose
- 1960 : Non, je ne regrette rien
- 1960 : La foule
- 1961 : Mon Dieu
- 1962 : Edith Piaf sur la vie, l’amour et la mort
→ À (RE)LIRE SUR RFI MUSIQUE : La biographie d'Edith Piaf