France : Hollande ouvre la deuxième conférence environnementale

François Hollande ouvre la deuxième conférence environnementale ce vendredi 20 septembre à Paris. En pleine polémique sur la «pause fiscale» et après un coup de chaud dans les relations entre le gouvernement et les écologistes à propos des orientations du budget 2014. L'exécutif va devoir donner des gages de bonne volonté écologique sans pour autant relancer le débat sur la pression fiscale.

François Hollande est attendu au tournant à la conférence environnementale. Sa volonté de mettre en oeuvre la transition énergétique va être jugée à l'aune de ses déclarations sur la fameuse contribution climat-énergie, promise par le nouveau ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, lors des journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts (EEVL),à la fin du mois d'août.

Une contribution qui va monter en puissance progressivement à partir de 2014, explique-t-on à Matignon. Une contribution surtout qui ne représentera pas un nouvel impôt mais consistera en un « verdissement » de taxes déjà existantes.

L'idée, c'est d'amorcer la transition énergétique sans alourdir la fiscalité des ménages -François Hollande a d'ailleurs exclu d'augmenter la taxe sur le diesel-, de rassurer les écologistes sans effrayer les contribuables, déjà échaudés par la polémique sur la « pause fiscale ». Bref de calmer tout le monde.

Un exercice difficile qui fait courir le risque de rester dans le flou, danger que l'on conteste à Matignon en promettant des annonces concrètes sur le « pilotage », le « financement », bref sur les moyens destinés à mettre la transition énergétique « sur les rails ». Une manière de dire qu'il s'agit d'un processus qui s'inscrit dans la durée et donc de faire comprendre aux écologistes qu'ils doivent être patients.

Les attentes concrètes des écologistes

L'an dernier, François Hollande avait soulevé des espoirs, disant vouloir faire de la France « la nation de l'excellence environnementale », annonçant aussi la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Cette année, l'atmosphère est tout autre, sur fond de tensions grandissantes avec les écologistes, fiscalité verte, taxe carbone, notamment. EELV met donc la pression, pour son secrétaire national, Pascal Durant, « après des mois de paroles, il faut des actes, des objectifs et des calendriers ». C'est aussi ce que veut le très médiatique, Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la nature et l’homme, chargé par le chef de l’Etat français du vaste dossier de la protection de la planète.

D'autres écologistes sont moins écoutés. Certaines associations n'ont même pas été invitées à la conférence. Elles étaient pourtant parmi les premières à dénoncer l'impact sur la santé des pesticides, ou encore des antennes-relais.

Le gouvernement explique leur éviction par de nouvelles règles de sélection des ONG dans les instances officielles. Argument non recevable pour les anciennes ministres de l'Environnement Corine Lepage et Delphine Batho, venues les soutenir.

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