Contrefaçon, quelle riposte ?

Au cours de ces vingt dernières années le trafic de produits contrefaits a pris des proportions énormes grâce à l’utilisation d’internet. Selon l’Organisation de coopération et de développement économique, la contrefaçon représente un manque à gagner pour les Etats de 200 à 300 milliards d’euros par an. Une aubaine pour les trafiquants, qui laisse le consommateur de marbre. Les fabricants, quant à eux, se mobilisent, car la riposte existe. Des solutions high-tech innovantes et durables, estampillées « Made in France ».

La technologie fait désormais partie intégrante de la lutte anti contrefaçon. L'hologramme qui figure sur les billets de banque est également utilisé dans l’authentification et la protection des marques et des documents. Le système NFC fait ses premiers pas en France. Le Near Field Communication, littéralement « la communication en champ proche » est une technologie sans fil d’une portée restreinte, mais qui permet de transférer des données à un débit considérable. On s’en sert en approchant son téléphone portable qui lit les informations sur le produit. Existent aussi des capteurs de géolocalisation qui traquent les incidents de transport ou de stockage de produits alimentaires ou de médicaments.

Ces systèmes ont souvent été développés pour tracer ou authentifier les vins, avant d’être élargi à d’autres catégories de produits. On estime, d’ailleurs, qu’un cinquième des stocks de vins et de spiritueux vendus dans le monde sont des faux. Aujourd’hui, la technologie est devenue la clé de la lutte anti-contrefaçon.

Ce que la contrefaçon coûte aux fabricants français

Chaque année la contrefaçon fait perdre à la France 6 milliards d’euros. Outre l’aspect financier, le pillage du savoir‐faire industriel conduit à la disparition de certains postes de travail. Selon l’Union des fabricants, la contrefaçon se traduirait par la suppression régulière de 200 000 emplois en Europe, dont 38 000 en France.

L’Asie demeure le premier bassin de produits contrefaits. 7 produits sur 10 proviennent de cette région du monde. En Chine c’est devenu un véritable test de popularité pour un fabricant : vous n’êtes pas digne d’intérêt si votre produit n’a pas été copié. Les spécialistes préviennent les fabricants qui veulent vendre sur le marché chinois : déposez d’abord votre marque à l’Office chinois des marques. Ceci afin d'éviter la désagréable obligation de racheter votre propre marque à un distributeur chinois peu scrupuleux.

A la recherche de l’authentique

La contrefaçon semble avoir de beaux jours devant elle. Deux phénomènes, pourraient, cependant, enrayer son expansion. Le premier, c’est que les nouvelles classes moyennes des pays émergents veulent goûter aux produits originaux et non plus aux faux. Le deuxième facteur vient des pays producteurs de contrefaçons : eux-aussi, ils seront bientôt confrontés à des copies de leurs propres produits. Aspirant à la notoriété pour leurs fabrications, ils seront alors obligés de s’attaquer à la contrefaçon qui nuit à leur image. Et enfin, l’innovation en matière d'anti-contrefaçon, ne connaît pas la crise, non plus !

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