Après plusieurs jours de vadrouille, elle est passée maître dans l’art d’échapper aux dizaines de gendarmes, vétérinaires, pompiers, agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et bénévoles qui la recherchent depuis dimanche. Elle, c’est Viviane, une ourse du Tibet qui s’est sauvée de la réserve animalière de Sigean, dans l’Aude.
Une ourse qui chausse du 44
Avec 130 kg pour 1,60 mètre, Viviane, 31 ans, est pourtant un animal imposant. Elle est reconnaissable par son pelage noir avec un « V » blanc sur la poitrine. Pour le capitaine Danièle Goury, qui témoigne sur le site internet de TF1, les difficultés pour la retrouver relèvent du fait que cette ourse « qui marche à la même allure qu'un homme » sait aussi « très bien nager et grimper aux arbres ».
Plusieurs promeneurs et plaisanciers ont toutefois aperçu Viviane depuis dimanche. Ses traces ont même été repérées dans la vase – Viviane chausse du 44. Mardi matin, c’est une joggeuse qui a croisé sa route sur l’île de Sainte-Lucie en bordure de l’étang de Bages, au cœur d’une réserve naturelle marécageuse de 825 hectares. « Je n’ai pas eu peur, car j’ai vu que l’ours était très calme et n’a montré aucune agressivité », témoigne-t-elle sur France 3. Malgré ses indications et l’assistance d’un hélicoptère, l’animal était toujours introuvable mardi en milieu de journée.
« Effrayée par les avances des mâles en rut »
La fugitive est née à la réserve de Sigean, où elle fait partie d’un groupe de 20 ours. Le président de la réserve, Jean-Jacques Boisard, estime qu’elle a pu passer sous une clôture endommagée. « Nous l’avons réparée dans la demi-heure, mais peut-être est-elle passée là pendant ce laps de temps ».
Quant à savoir ce qui a poussé l’ourse à fuir son enclos, il est possible « qu’elle ait refusé les avances de mâles actuellement en rut », explique-t-il. Viviane a eu plusieurs portées, mais n’a plus eu d’oursons depuis 2008, ajoute Jean-Jacques Boisard.
« Ne pas la regarder dans les yeux »
Les ours du Tibet ne sont pas agressifs et se nourrissent surtout de plantes, de légumes et de fruits. « Il n’y a aucune raison qu’elle s’en prenne à l’homme », explique la réserve. Mais si elle est effrayée ou qu’elle se sent acculée, elle se dresse alors sur ses pattes arrière et peut devenir dangereuse.
En cas de rencontre, il faut donc s’assurer qu’on lui laisse une possibilité de partir, ne pas se mettre à courir, ne pas la regarder dans les yeux, et s’éloigner tranquillement… en laissant derrière soi son sandwich ! Autre indication de la préfecture pour éviter de l’attirer : les poubelles doivent être rentrées la nuit.