Un mètre cinquante d’eau dans l’église Bernadette, plus de trois mètres dans la basilique Saint-Pie X, plus loin on aperçoit à peine les portes de la sacristie de la grotte. L’eau y est montée à plus de deux mètres.
Le sanctuaire est fermé, impossible de dire quand il pourra rouvrir ses grilles au public. En attendant, il faut nettoyer, et rétablir les communications. « Notre très grande préoccupation ce sont tous nos réseaux. Cela peut paraître, comme ça, un petit peu dérisoire, mais pour nous c’est fondamental. Par exemple, le réseau électrique est noyé. Or, ce réseau, notamment la ligne à 20 000 volts, permet d’alimenter un grand domaine, qui est le sanctuaire de Lourdes. Eh bien cette ligne, il nous faut vérifier qu’elle est encore étanche. C’est la raison pour laquelle on n’a pas encore rétabli le courant dans le domaine. De mémoire de Lourdais, c’est du jamais vu », explique Mathias Terrier, responsable de la communication du sanctuaire.
Incertitude sur la réouverture des sanctuaires
Des pelles, des raclettes, une lance à incendie et même un tractopelle pour retirer la boue. Tout est bon pour remettre les sanctuaires en état. « En arrivant, on a vu le désastre. Des images qu’on n’a jamais vues en fait. Beaucoup de boues, beaucoup de dégâts, beaucoup de travail qui nous attend. En fait, on ne sait pas trop le temps que cela va prendre », explique Marc Dias, à pied d’œuvre depuis 7 h du matin.
Après la crue d’octobre dernier, les travaux de consolidation et de réfection avaient été entrepris, aujourd’hui, tout est à refaire.
Dégâts matériels considérables
Lourdes n'est pas la seule ville à avoir subi de lourds dégâts suite aux intempéries. Ainsi à Baudreix près de Pau, une dizaine de maisons ont été touchées, mais c'est surtout la base de loisirs qui a souffert. Francis Escalé maire de Baudreix, estime sa ville « touchée de plein fouet, à la veille de l’ouverture de la saison touristique ». Un investissement de 6 millions d'euros se retrouve sous les eaux, pour ce village de 500 habitants qui accueillait près de 150 000 touristes par an.
François Hollande à la rencontre des sinistrés
François Hollande s'est rendu dans la région, ce jeudi 20 juin dans l'après-midi, dans le village de Saint-Béat, pour mesurer l'ampleur des dégâts. En marge de ce déplacement, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a promis que l’état de catastrophe naturelle sera reconnu «avant la fin de la semaine».
Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est également dans les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Garonne, ce jeudi après-midi, pour « faire le point avec les élus et les professionnels, et voir quelles aides pourront être mobilisées ». Une visite qui intervient après que des responsables agricoles ont réclamé la mobilisation du Fonds national des calamités agricoles, géré par le ministère de l'Agriculture, pour faire face à l’ampleur des dégâts provoqués par les intempéries.