France: les chercheurs toujours mobilisés contre la loi Fioraso

Le Sénat examine, ce mercredi 19 juin 2013, la loi sur la recherche et l’université portée par la ministre Geneviève Fioraso. Au-delà des fameux cours en anglais, le texte touche essentiellement au financement et à l'organisation de la gouvernance des universités françaises. Mais une centaine de manifestants a défilé hier, mardi 18 juin en plein Paris, de la faculté de Jussieu jusqu’au Sénat. L’avenir de la recherche professionnelle et la qualité de l’enseignement supérieur étaient au cœur de leurs revendications.

Noémie est chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Pour elle aussi le nouveau texte ne vaut pas mieux que le précédent : « La réforme Fioraso qui est dans la droite lignée de Sarko – on a changé de gouvernement mais on continue la même logique – transforme le CNRS, au lieu de créer des postes pérennes pour les chercheurs, finance des projets sur quatre, cinq ans... »

Résultat, les chercheurs ne peuvent plus travailler sereinement. « Cette tranquillité d’esprit est actuellement vraiment précieuse pour les chercheurs puisque ça leur permet de travailler en toute indépendance, sans pression ni des entreprises privées, ni des politiques, insiste la chercheuse. C’est indispensable pour une recherche indépendante. Et c’est ce qu’on essaye justement aujourd’hui en France de supprimer ».

Des chercheurs rejoints par des professeurs dans leurs inquiétudes vis-à-vis de cette loi. « Elle institue – et c’est quelque chose qui est gravissime pour l’avenir de l’enseignement supérieur français – une continuité entre le lycée et le premier cycle universitaire, ce qu’on appelle le bloc « -3 +3 » (moins 3 avant le Bac, plus 3 après le Bac), explique un professeur. Dans les faits, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que l’université française va commencer au niveau du master ».

Dernière chance pour les manifestants, l'Assemblée nationale où le texte devrait être l'objet d'amendements.

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