C'est l'heure de la prière pour les musulmans habitant Pantin, une commune de Seine-Saint-Denis en région parisienne. L'imam Abderhamane Drahmé invite les fidèles à rejoindre le gymnase qui sert de lieu de culte. Il sait que le local ne suffira pas à accueillir tout le monde et que des musulmans vont prier dans la rue.
Il attend des dirigeants du CFCM qu'ils se penchent sérieusement sur ce problème. « Jusqu’à présent, les gens prient dehors. En tant que pays développé, normalement ça ne devrait pas exister. On n’a pas de mosquées en nombre suffisant pour les musulmans de France », détaille Abderhamane Drahmé.
« Il faut de vrais représentants »
Le CFCM a été créé en 2003 pour s'occuper de choses concrètes, comme les lieux de culte, la formation des imams. Il a très vite été accaparé par des crises internes. L'organisme est souvent accusé par de nombreux fidèles comme recevant des instructions de l'étranger. Drama Traore, qui prie souvent à Pantin, souhaite l'émergence de dirigeants libres et surtout de France : « Il faut de vrais représentants. L’islam de France doit dépendre des Français qui sont en France, mais pas de leur pays d’origine ».
Les musulmans de Pantin attendent surtout du nouveau président, qui sera connu le 23 juin, qu'il donne un nouveau souffle à cette instance, jugée déconnectée des réalités du terrain. On compte environ 3,5 millions de musulmans en France.