Selon toute vraisemblance, Frigide Barjot ne manifestera pas demain, dimanche, à Paris. Après avoir reçu un mouchoir imbibé de sang et des menaces violentes par texto, l'égérie de la Manif pour tous jette l'éponge.
Frigide Barjot le reconnaît : elle cristalise les tensions dans son propre camp et se laisse débordée par sa droite pour avoir annoncé que l'alternative au mariage pour tous, « c'est l'union civile ». Mais pour les groupuscules qui gravitent autour du mouvement du « Printemps français », union civile ou mariage homosexuel relèvent du même sacrilège.
« Je suis un risque de crispation et je ne veux pas semer le trouble », ajoute Frigide Barjot tout en remerciant Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, de lui avoir accordé deux gardes du corps pour la protéger. Ironie de l'histoire, Frigide Barjot qui, il y a peu, promettait la guerre civile à François Hollande, est aujourd'hui rejetée par une partie de son mouvement.
Ces tensions parmi les opposants inquiètent également les autorités. On craint des dérapages lors de la manifestation, d'autant qu'une nébuleuse des opposants les plus radicaux appelle à des opérations coup de poing.