C'est un défilé marqué par des divergences profondes entre la CFDT et la CGT concernant la loi sur la sécurisation de l'emploi. Une avancée pour les premiers, une régression sociale pour les seconds.
Pour Catherine Lebrun, déléguée adjointe du syndicat Solidaires, c'est d'autant plus regrettable que tous les syndicats sont d'accord pour combattre la politique d'austérité menée par le gouvernement : « Les politiques d’austérité en France et en Europe sont une impasse totale. D’abord parce que c’est une absurdité économique et en plus c’est totalement inacceptable socialement. On voit bien les régressions sociales qui se passent partout en Europe. Je pense qu’il y a un mécontentement qui monte et effectivement que petit à petit on arrive à reconstruire ce rapport de forces qui est nécessaire pour vraiment changer de cap pour le coup. »
De futures actions contre l'austérité sont prévues dans les semaines qui viennent, et là peut-être que les confédérations défileront de nouveau côte à côte.
Le désarroi de certains manifestants
Les visages étaient aussi maussades que les couleurs du ciel. Beaucoup de personnes sont venues pour rappeler au gouvernement ses engagements.
Parmi les manifestants, Nadine, pour qui la fête du Travail est un moment de lutte et de revendications. « Il faut qu'on arrête de fermer les usines, il faut qu'on réindustrialise la France, il faut qu’on stoppe le chômage, il faut qu'on augmente les salaires et les retraites. Je ne me fais pas beaucoup d’illusions parce que les socialistes, on les a déjà vus à l’épreuve. Enfin, je ne pensais pas que ça irait aussi vite qu'on se mette du côté des patrons. Pour moi ce n’est pas un gouvernement de gauche. »
Francis, lui, attend un changement de cap du gouvernement, car il se sent trahi. « Le gouvernement est dans la continuité du précédant gouvernement, à savoir qu’il laisse les entreprises décider de plans sociaux et de licenciements sans s’y attaquer. Moi, je suis dans la fonction publique et dans la fonction publique le gouvernement continue à supprimer des emplois de fonctionnaires aux finances qui ne pourront pas chasser la fraude fiscale comme le précédent ministre qui en était un des acteurs ».
Mais la fraude n'est pas la principale préoccupation des Français, car selon un sondage CSA, 57 % d'entre eux souhaitent que le premier objectif des syndicats reste l'emploi.