Ces révélations font partie de l'immense enquête menée par un consortium de journalistes indépendants basé à Washington, et relayée par un réseau de 36 médias dans le monde, sur les paradis fiscaux et les dégâts qu'ils engendrent. En France, sur une liste en comprenant 130, le nom de Jean-Jacques Augier a été le premier à sortir sur la place publique.
Pas de compte bancaire privé ni d'investissements personnels réalisés sur les îles Caïmans. Pour Jean-Jacques Augier, les activités qu'il confirme avoir eues sur place n'ont rien d'illégal, ce qui reste désormais à démontrer tant l'opacité des montages offshore permet de jouer avec le feu.
Ami de François Hollande et trésorier de sa campagne présidentielle, Jean-Jacques Augier est un ancien inspecteur des finances, reconverti avec brio dans les affaires, les taxis G7 puis l'édition. Depuis 2004, il s'est entiché de la Chine où il s'est même installé avec le rêve de développer un vaste réseau de librairies à l'occidentale. Il a alors ouvert un an plus tard, selon ses dires sous la pression expresse de son associé chinois de l'époque, une première société offshore.
En 2008-2009, en pleine tourmente financière mondiale, rebelote, avec cette fois la création d'une entité implantée aux Caïmans en partenariat avec des voyagistes de plusieurs pays. Dans le premier cas, s'estimant floué lors de la transaction, Jean-Jacques Augier a fini par démissionner sans pouvoir revendre ses parts ; dans le deuxième, les actifs ont été rapatriés à Hong-Kong mais Jean-Jacques Augier se refuse à dévoiler le montant des investissements concernés.