La vidéo postée sur Youtube montre trois hommes qui profèrent des menaces. Ils ont manifestement pour cible un détenu qui purge sa peine dans une autre prison. Ils miment un égorgement et se vantent d'avoir des « soldats de l'ombre » qui peuvent frapper dans n'importe quelle autre prison française. Cet élément posté sur YouTube a déclenché un début de polémique et soulevé de nombreuses questions.
Comment ces détenus se sont-ils procurés ces couteaux ? Comment ont-ils obtenu des téléphones portables pour filmer la scène, et comment ont-ils fait pour mettre le tout sur internet ? D'autant plus que ces prisonniers sont incarcérés dans le quartier de la maison centrale de la prison de Lannemezane. Ce dernier est réputé pour être l'un des plus sécurisés de France, puisqu'il n'accueille dans ses murs que des prisonniers qui purgent de longues peines.
Plusieurs vidéos récentes circulent sur la Toile
Pour répondre à ces questions, une enquête a été ouverte par la gendarmerie à la demande de la direction de l'établissement. Pour l'instant, il semblerait que ces armes, des couteaux et des poinçons, aient été fabriqués à l'aide de matériaux récupérés à l'intérieur même de la prison.
Ce n'est pas la première fois que ce genre de vidéo est mise en ligne sur internet. En effet, il y a quelques semaines seulement, un détenu d'une prison de l'est de la France s'était filmé en train de se balader, tranquillement, sans entrave, dans les couloirs de sa prison.
Une autre vidéo a été prise dans un centre de détention, dans l'Eure : on y voyait des gardiens qui étaient filmés à leur insu par des prisonniers. On imagine une complicité extérieure. Outre les parloirs qui peuvent permettre des échanges, il arrive également que ces téléphones portables ainsi que des clés 3G soient jetés par-dessus les murs d'enceinte directement dans la cour de la prison où les détenus peuvent les récupérer ensuite.
La fouille au corps souhaitée par les gardiens de prison
C'est d'ailleurs la cause de l'une des revendications des syndicats de gardiens de prison : ces trafics existent, c'est un fait. Ils demandent donc d'avoir la possibilité de fouiller au corps les détenus.
Pour eux, c'est désormais une pratique qui est exceptionnelle, et qui devrait donc pouvoir se généraliser. Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des prisons, a rendu son rapport annuel ce lundi. Il n'évoque pas la question de la fouille au corps, mais par contre, il consacre un large passage à internet.
En effet, il aimerait voir se généraliser son utilisation en tant qu'outil de réinsertion, pour trouver un emploi ou un logement à la sortie, par exemple. Mais Jean-Marie Delarue le précise, il s'agirait bien entendu d'une version bridée, où les détenus n'auraient pas accès à tous les sites.