A Flins, la colère des salariés Renault

Plus de 500 salariés de l’usine Renault de Flins se sont mobilisés, ce mardi 29 janvier dans la matinée, à l’appel des syndicats CGT, CFDT et FO. Ils s'opposent à l’accord de compétitivité de la direction. Cet accord implique la suppression de 8 206 emplois, l’augmentation du temps de travail, le gel des salaires pendant quatre ans et la mobilité obligatoire entre les différents sites du constructeur français.

C’est un feu, non pas de joie, mais de colère. Les salariés de l’usine de Flins brûlent pneus et palettes et bloquent la route accédant à l’usine. Jean-Claude Thévin, délégué CGT, veut que la direction revienne sur son projet.

« On proteste contre l'accord que veut nous pondre la direction, explique-t-il. Ils veulent supprimer plus de 8 000 postes, ils veulent qu'on soit des pigeons voyageurs, ils veulent nous balader d'usine en usine, ils veulent baisser nos salaires avec tous les prix qui augmentent, et c'est inacceptable. »

Remettre en cause les 35 heures, c’est dénier la pénibilité de leur travail, déplore Luca Miraglian, délégué CFDT. Selon lui, « le travail est devenu extrêmement pénible. Sous prétexte qu'on coûte plus cher qu'à l'étranger, on a des gens qui travaillent à genou pour mettre les boucliers. On n'a pas de pause, on ne peut même pas se tourner pour se moucher. Et ça, ça mérite un minimum de considération. Et les 35 heures étaient là pour ça. »

Tous les salariés présents estiment qu’ils sont seuls à faire les efforts. A l'instar de Carole Guillon, déléguée FO. « Aujourd'hui, c'est à nous, salariés, qu'on demande encore de faire des efforts, rappelle-t-elle. Avec une entreprise qui fait des bénéfices, un PDG qui touche quand même 26 000 euros par jour, quand vous entendez notre président de la République qui approuve ce que Renault fait, on se dit qu'on a pas trop de soutien, et moi j'ai très peu d'espoir. »

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