Vigipirate: vigilance renforcée en France

À la suite de l'intervention de l'armée française au Mali, le plan Vigipirate a dû être adapté. Il est maintenu au niveau rouge, avec renforcement de certains dispositifs particuliers.

C'est en 1978 que Vigipirate a été conçu, à un moment où l'Europe toute entière était confrontée à une vague d'actions terroristes sans précédent. Trente-cinq ans plus tard, non seulement ce « plan évolutif de prévention, protection et vigilance » n'a pas disparu mais il fait même partie du quotidien des Français.

Jusqu'à samedi dernier, et depuis les attentats de Londres en 2005, il se trouvait au niveau « rouge » sur une échelle qui comporte quatre couleurs (jaune, orange, rouge, écarlate). Ce qui impliquait déjà une mobilisation soutenue des moyens de l'Etat. Depuis l'intervention militaire au Mali, et compte tenu des menaces proférées par les jihadistes à l'encontre des intérêts français, il est passé au rouge renforcé.

Concrètement, cela signifie que les patrouilles de surveillance vont se montrer plus actives, plus présentes et plus attentives que jamais sur le terrain. Il s'agit de militaires bien entraînés, souvent des chasseurs alpins de retour de missions délicates. En treillis facilement reconnaissables de loin, un fusil Famas en bandoulière, ils arpentent tous les lieux d'affluence : principalement les gares, les transports en commun, les artères très commerçantes, les lieux très touristiques comme la Tour Eiffel par exemple.

En tout, Vigipirate mobilise 1 200 militaires sur l'ensemble du territoire national, 600 au maximum en Ile-de-France : 350 relèvent de l'armée de terre, et une centaine de l'armée de l'air, ce qui les prédispose à intervenir surtout dans les aéroports, notamment à Orly. Cette fois-ci, la menace terroriste étant en lien avec certains pays à risques, la protection a été étendue à des ambassades, des sites militaires, des lieux de culte, des lieux de rassemblement bien précis.

Pour que Vigipirate fonctionne, il faut bien évidemment que ses actions soient particulièrement bien coordonnées : c'est pourquoi les ministères de la Défense et de l'Intérieur marchent main dans la main, en concertation avec d'autres acteurs, comme la SNCF, la RATP ou Aéroports de Paris.

Les grands départs en vacances à l'occasion des fêtes de fin d'année leur ont donné l'occasion, une fois de plus, de tester l'efficacité du dispositif : pas étonnant que Jean-Yves Le Drian et Manuel Valls aient souhaité cette année superviser les opérations en personne...

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