Les Marseillais sont venus en nombre, il y a foule partout. L’événement culturel vient de commencer et a déjà métamorphosé la ville. C’est la Parade des lumières qui illuminera ce soir en première la nouvelle Capitale européenne de la culture. Suivie à 19 heures tapantes par la Grande Clameur du public, dispersée dans une trentaine de lieux plongés dans l’obscurité totale.
Marseille a visiblement l’intention de faire cette année du bruit. Les 300 000 visiteurs attendus pour ce week-end pourront découvrir le Vieux-Port totalement rénové et de nouvelles institutions culturelles spectaculaires comme le J1, ancien hangar portuaire transformé en lieu culturel, le nouveau centre d’art à la Tour Panorama à la Friche la Belle de Mai, la Villa Méditerranée, construite à moitié sous l’eau ou le musée des civilisations de l’Europe (Mucem) qui ouvrira en juin près du port, face à la mer. Marseille espère attirer dix millions de visiteurs en 2013 et une augmentation des emplois culturels de 15%.
130 communes participent à l'année Capitale
Au total 130 communes participent à l’année Capitale, dotée d’un budget de 91 millions d’euros pour 900 événements culturels. C’est plus que Lille 2004. Dans un entretien avec RFI, Jacques Pfister, le président de Marseille-Provence 2013, rêve de faire mieux que la ville nordiste, jusqu’à aujourd’hui la référence en la matière. L’année Capitale a suscité beaucoup d’espoir : plus d’un milliard d’euros ont été investis par le privé et le public pour embellir la ville. Un vrai coup d’accélérateur pour la restructuration de la ville.
Il s’agit surtout de bâtir la nouvelle Marseille avec une nouvelle image, loin de la mauvaise réputation truffée de règlements de comptes, drogues, chômage et pauvreté. « A Marseille, il y a plus de gens qui vont au théâtre qu’au foot » a résumé le sociologue Jean Viard au micro de RFI. L’année Capitale croit très fort à la force de la culture. Quelques quartiers sensibles de la ville ont même été déclarés Quartiers créatifs à l’occasion.
Aix-en-Provence revendique le leadership de l'année Capitale
Pendant que Jean-Marc Ayrault a marqué le coup à Marseille, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti s’est déplacée pour lancer à Aix-en-Provence l’année de la Capitale européenne de la culture 2013.
Avec un parcours de création contemporaine, une programmation ambitieuse au Grand Théâtre de Provence et des expositions prestigieuses comme Cadavre exquis, suite méditerranéenne ou le Grand Atelier du Midi, Aix entend bien jouer un rôle majeur pendant cette année : « Ce qu’on attend de Marseille-Provence 2013, c’est d’abord aider Marseille à émerger de cette mauvaise image que la presse donne à Marseille depuis dix ans », a confié Maryse Joissains-Masini, le maire d’Aix-en-Provence, à RFI.
Qui pense à 2014 ?
Qu’est-ce qui restera après 2013 ? La question taraude les artistes locaux, les associations, et certains observateurs comme Boris Grésillon, spécialiste de la politique culturelle : « Ma crainte est la suivante : tout ne s’arrête peut-être pas au 31 décembre 2013, mais en mars 2014, au moment des élections municipales. Et qu’ensuite tout le monde reparte sur ses mauvaises habitudes de querelles de clochers. » Mais d’abord, place à la fête d’ouverture qui s’achèvera dimanche soir à Arles avec un spectacle pyrotechnique sur les bords du Rhône.
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Le programme Marseille-Provence 2013.
Le week-end d'ouverture de la Capitale européenne de la culture aura lieu ces 12 et 13 janvier.