Déjà 100 000 personnes en plus aux Restos du cœur cette année, c'est que la crise a durement frappé les Français en 2012. D'ailleurs, Raymonde Fernandez, qui gère le centre de la Villette, l'a bien remarqué : aux habitués se sont ajoutés de nouveaux démunis. « Il y a actuellement plus de 1 400 familles inscrites et on inscrit tous les jours entre 20 et 30 familles. On voit des gens qui sont là depuis longtemps et puis beaucoup de nouveaux arrivés. Et de nouveaux arrivés ça effraie parce qu’on se dit qu'on est vraiment dans une période de récession importante ».
De plus en plus de démunis d'une part et de potentiels problèmes de financement d'autre part pour l'association. La France est en pleine négociation sur le plan alimentaire européen à partir de 2014. Un plan qui bénéficie à 18 millions d'Européens pauvres et auquel l'Allemagne et l'Angleterre entendent mettre fin. Un plan qui assure aussi près d'un quart des repas des Restos du cœur.
Pour Charles Lasbax, président du centre de Seine-Saint-Denis, moins de fonds, ça veut dire tout simplement moins de repas. « Si l’Europe, effectivement, diminue sa subvention, on donnerait toujours à manger à un maximum de personnes mais on donnerait un peu moins, explique-t-il. Au lieu de donner six repas, ce serait peut-être cinq repas. »
L'hiver dernier, les Restos du cœur ont accueilli environ 870 000 personnes par jour et distribué 115 millions de repas. Les dons représentent environs 40% des ressources de l'association.