L'administration pénitentiaire a dix jours pour éradiquer les rats, les cafards et autres insectes qui pullulent dans la prison des Baumettes (Marseille). Elle y est désormais contrainte si elle ne veut pas se faire sanctionner par le Conseil d'Etat.
Début décembre 2012, l'Observatoire international des prisons (OIP) avait réclamé des travaux immédiats devant le tribunal administratif de Marseille. Qui avait déjà sommé l’administration pénitentiaire d’agir, demandant notamment que chaque cellule soit dotée d'un éclairage, que les détritus soient enlevés et que les repas ne soient plus entreposés à même le sol ni près des bennes à ordures. Allant plus loin, le Conseil d’Etat a ordonné, le samedi 22 décembre, une « opération d'envergure » de dératisation et de désinsectisation de l'établissement.
Pour Nicolas Ferran, juriste à l'OIP, la dératisation est une première victoire d'autant que sous la pression, l'administration pénitentiaire a engagé d'autres travaux : « Si le Conseil d’Etat n’a enjoint aujourd’hui que la dératisation, il écarte le reste parce que dans les derniers jours et sous la pression du contentieux que nous avons engagé, toute une série de choses est en train de se mettre en place. Donc ça n’est pas simplement pour la dératisation qu’on peut se poser la question, pourquoi avoir tant attendu ? ».
« Le contrôleur, poursuit le juriste de l'OIP, a également souligné que dans un certain nombre de cellules, il n’y avait pas d’accès au robinet d’eau et que les détenus, pour avoir de l’eau en cellule, étaient obligés de puiser dans les toilettes. Il y a toute une série de problèmes sur lesquels l’administration agit en urgence pour éviter une condamnation, mais ce sont des choses qui ont été engagées ces jours-ci ».
L'OIP entend bien vérifier dans les semaines à venir que les travaux ont été réalisés. Non seulement la dératisation ordonnée par le juge, mais également sur les autres problèmes.
Outre-mer également. Par ailleurs, l’OIP a demandé que les mesures prises pour la prison des Baumettes soit aussi applicables « immédiatement dans les prisons d’outre-mer ». Et l’organisation de citer les les établissements pénitentiaires de Faa'a-Nuutania en Polynésie, Camp Est en Nouvelle-Calédonie, Majicavo à Mayotte, Saint-Pierre de la Réunion, Basse-Terre et Baie-Mahault en Guadeloupe, Ducos en Martinique, Remire-Montjoly en Guyane.