En rachetant «La Provence», Bernard Tapie vise-t-il la mairie de Marseille ?

Coup de théâtre dans le dossier de rachat du groupe Hersant Média. Associé à la famille Hersant, Bernard Tapie a finalement remporté la mise, mettant ainsi la main sur les titres restants, les quotidiens La Provence, Nice Matin, Var-Matin et Corse-Matin. Coût de cette opération, en cours de validation : une cinquantaine de millions d’euros. Drôle de rebondissement dans ce dossier: le belge Rossel semblait le mieux placé pour acquérir ces journaux. Une question est désormais sur toutes les lèvres : Bernard Tapie revient-il pour se porter candidat à la mairie de Marseille en 2014 ?

« C’est ridicule, ça n’a pas de fondement ». Bernard Tapie, l’assurait déjà il y a quelques semaines : non, il n'a aucune intention de briguer la mairie de Marseille en 2014. Penser cela serait une « triple connerie » selon ses propres mots. Et l’homme d’affaires d’enfoncer le clou dans sa lettre adressée mardi 18 décembre au conciliateur, un courrier dans lequel il présente son projet de reprise : « je me suis engagé à l’égard de Philippe Hersant à ne pas postuler à quelque mandat électoral que ce soit ».

Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et Bernard Tapie, lui-même, ne semble pas vraiment croire à ce qu’il dit. Car toujours dans cette lettre, il prend soin d’ajouter qu’au cas où il déciderait finalement de se présenter à un mandat électoral, il céderait la totalité de ses actions. Et dans un élan de générosité, il reverserait l’argent gagné « à une association caritative de son choix ».

Maire de Marseille : un vieux rêve pour Tapie

Bref, à bientôt 70 ans, Bernard Tapie a toujours de l'ambition. Ministre de la Ville sous Mitterrand durant trois mois au début des années 90, cet ancien radical de gauche converti au sarkozysme semble avoir envie de regoûter à la politique. Il reste plus que jamais attaché à Marseille où il a été élu député à deux reprises en 1989 et 1993.

Devenir maire de la cité phocéenne, un vieux rêve pour l’ancien président de l’Olympique de Marseille, qui a donc décidé de devenir patron de presse. Drôle de contrepied de la part d’un homme qui déclarait à l'époque : « A quoi ça sert d'acheter un journal, quand on peut acheter un journaliste ».

 

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