France: l'adjudant Guy Raugel justifie le meurtre de Firmin Mahé en Côte d'Ivoire

Quatre militaires français sont jugés à Paris depuis le mardi 27 novembre, pour le meurtre de Firmin Mahé en Côte d'Ivoire. Cet Ivoirien interpellé par les soldats de la force Licorne en 2005 a été étouffé par un sac plastique lors de son transfert en véhicule blindé. Les soldats français mis en cause assurent avoir agi sur ordre. Et l'un des accusés, l'adjudant Guy Raugel, aujourd'hui à la retraite, a reconnu avoir étouffé Firmin Mahé, et dit assumer son geste.

« On était en situation de guerre et on nous a demandé de faire la police ». À la barre, l’adjudant Guy Raugel dit quelques mots de cette mission, qui sera le terme de sa carrière militaire.

Mai 2005, le nord de la Côte d’Ivoire est tenu par les « coupeurs de route », des bandits de grand chemin, violents. Les soldats français chargés de pacifier la région ne sont pas préparés à cela. Et quand l’ordre tombe d’éliminer Firmin Mahé, l’adjudant Raugel exécute les ordres. Aujourd’hui encore, il assume son geste :

« À partir du moment où Mahé a été mis hors circuit, il s’est passé un an où il n’y a plus eu d’exactions. Mais ça a forcément un prix en victimes en moins. Et il faut savoir une chose, c’est qu’avant qu’on appréhende Mahé, à peu près un mois avant, Mahé avait commis une exaction qui avait eu pour incidence de bloquer l’axe économique Nord-Sud, ce qui fait qu’il n’y avait plus aucun véhicule qui partait. Ça engendrait des émeutes, ces émeutes engendraient des morts, à peu près une centaine de morts à Duékoué. Et donc ça, ce sont aussi des morts indirectes qu’on peut imputer à Mahé et à sa bande ».

Eliminer Firmin Mahé, un acte illégal, certes, mais justifiable, au vu du contexte, plaide l’adjudant Raugel, en guise de circonstances atténuantes.

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