« On était en situation de guerre et on nous a demandé de faire la police ». À la barre, l’adjudant Guy Raugel dit quelques mots de cette mission, qui sera le terme de sa carrière militaire.
Mai 2005, le nord de la Côte d’Ivoire est tenu par les « coupeurs de route », des bandits de grand chemin, violents. Les soldats français chargés de pacifier la région ne sont pas préparés à cela. Et quand l’ordre tombe d’éliminer Firmin Mahé, l’adjudant Raugel exécute les ordres. Aujourd’hui encore, il assume son geste :
« À partir du moment où Mahé a été mis hors circuit, il s’est passé un an où il n’y a plus eu d’exactions. Mais ça a forcément un prix en victimes en moins. Et il faut savoir une chose, c’est qu’avant qu’on appréhende Mahé, à peu près un mois avant, Mahé avait commis une exaction qui avait eu pour incidence de bloquer l’axe économique Nord-Sud, ce qui fait qu’il n’y avait plus aucun véhicule qui partait. Ça engendrait des émeutes, ces émeutes engendraient des morts, à peu près une centaine de morts à Duékoué. Et donc ça, ce sont aussi des morts indirectes qu’on peut imputer à Mahé et à sa bande ».
Eliminer Firmin Mahé, un acte illégal, certes, mais justifiable, au vu du contexte, plaide l’adjudant Raugel, en guise de circonstances atténuantes.