Pour le Défenseur des droits comme pour Manuel Valls, une identification visible des fonctionnaires de sécurité est à la fois une exigence démocratique et une recommandation européenne.
Ce retour en force du matricule n'est pas pour déplaire à Yannick Danio, porte-parole du syndicat Unité SGP-FO : « J'ai commencé ma carrière de gardien de la paix avec un matricule sur la poitrine. Ce que nous appelions la pucelle. Comme une pucelle que que portent les militaires. J'avais eu le matricule 12 954, j'en garde un très bon souvenir. On en parle toujours avec nostalgie. Et si cette identification permet, pour les spécialistes, de rapprocher la police de la population, pourquoi pas. »
Mais cette idée fait bondir les policiers de droite, qui s'estiment déjà très contrôlés. « A force de tirer sur la corde, on va nous démotiver », prévient Frédéric Lagâche, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance : « Le ministre a lâché le principe du récépissé mais donne une contrepartie qui serait l'identification sur l'uniforme d'un numéro de matricule. Donc, une forme de contrôle supplémentaire. Je dirais une suspicion, voire une stigmatisation. Et c'est pour cela que je dis que cela va être très mal vécu par mes collègues. »
Juste derrière le retour du matricule se cache une autre question sensible : celle des palpations de sécurité. Et là, toutes tendances confondues, les syndicats ne vont rien lâcher.