Le ton est monté ce dimanche. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a prévenu sur la chaîne de télévision France 2 qu'aucun autre rassemblement de ce genre ne serait toléré. Le parquet de Paris, a lui, ordonné l'ouverture d'une enquête parce que la protestation était illégale. Tout rassemblement public doit en effet faire l'objet d'une demande en préfecture et obtenir donc une autorisation, avec un lieu ou un parcours précis, sauf évidemment manifestation spontanée.
Mais samedi après-midi, près de l'ambassade des Etats-Unis, il ne s’agissait pas d’une manifestation spontanée mais bien d’un rendez-vous fixé à l’avance auquel les 200 à 250 manifestants se sont rendus, alertés soit par sms, soit par tweets et autres réseaux sociaux. Alertés parfois dès vendredi.
C'est donc sur cette préméditation que porte l'enquête. Il s'agit d'identifier et sans doute de poursuivre les organisateurs, même s'il n'y a eu aucun dégât matériel occasionné, aucun slogan ou geste réellement haineux relevé ou encore aucun affrontement sérieux signalé.
Car le climat international et les violences meurtrières de la semaine dernière, notamment en Tunisie, inquiètent les autorités françaises. De même que cette mobilisation de militants islamistes radicaux. Ils n'étaient peut-être que quelques dizaines samedi mais ils ont surpris les services de sécurité et alimentent la peur exprimée d’ailleurs par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, d'événements tragiques comme les assassinats commis en mars dernier à Toulouse et Montauban par Mohammad Merah.