Pour la famille Ketreb, cette condamnation est l'aboutissement d'un très long combat judiciaire. Un combat entamé il y a 13 ans. Le 24 mai 1999, Kamel Ketreb se suicide par pendaison dans une cellule disciplinaire où il était placé pour des violences lors de sa détention. Ce détenu, polytoxicomane, n'en était pas à son premier écart de conduite, cependant des médecins avaient diagnostiqué un mal-être profond ainsi que des tendances suicidaires.
La famille Ketreb estime que l’administration pénitentiaire n'a pas pris les mesures adaptées pour le protéger. Après de vaines poursuites devant les tribunaux français, c'est finalement la Cour européenne des droits de l'homme qui va leur donner raison.
Dans son arrêt, la Cour de Strasbourg reproche à l'administration pénitentiaire de ne pas avoir mis en place des mesures spéciales pour protéger ce détenu, malgré les alertes sur sa santé mentale. La Cour note aussi qu'une fouille régulière aurait permis de trouver la ceinture avec laquelle il s'est pendu.
Pour les magistrats, les autorités françaises ont donc manqué à leur obligation de protéger le droit à la vie de Kamel Ketreb, ajoutant que son placement en cellule disciplinaire violait l'interdiction des traitements inhumains et dégradants.
La France présente le niveau de suicide en prison le plus élevé d'Europe, chaque année une centaine de détenus se suicide en prison.