Législatives : les réactions de gauche à droite

L’Assemblée nationale bascule à gauche. Le Parti socialiste se veut rassurant : majorité absolue ne signifie pas pouvoirs absolus. L’UMP appelle à serrer les rangs, les Verts jubilent et le Front national estime que l’objectif est en partie atteint : le retour de l’extrême droite au palais Bourbon est désormais une réalité.  

Jean-Marc Ayrault a remercié les Français de lui avoir donné les moyens de mettre en œuvre le programme présidentiel. Le gouvernement qui sera nommé cette semaine pourra ainsi agir, appuyé par la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. « Vous avez choisi la cohérence », a dit le Premier ministre.

Martine Aubry estime que « les Français ont amplifié la demande de changement apparue la semaine dernière ». Pas de triomphalisme ni de tentation hégémonique, assure la première secrétaire du PS, qui associe à sa victoire « les écologistes, les humanistes, les démocrates ».

La technique du « parachutage » a tout de même été sanctionnée par les électeurs dans certaines circonscriptions. Ségolène Royal, candidate à la présidence de l’Assemblée, a par exemple été battue à La Rochelle et Jack Lang n’a pas réussi à convaincre dans les Vosges.

Jean-François Copé appelle l’UMP à l’unité

Nadine Morano, Claude Guéant, Michèle Alliot-Marie, Frédéric Lefebvre ont été battus dimanche. De gros revers pour la droite. A titre personnel, Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a été réélu dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne. Mais il a pris « acte de la victoire de la gauche ». Il met en garde contre les « querelles de personnes » et propose donc un congrès, en novembre prochain, pour élire le nouveau président du parti. Pour Xavier Bertrand, il n’y a qu’une seule façon de rebondir : « Il va falloir retrouver le "P" de populaire dans UMP », dit l’ancien ministre réélu dans l’Aisne, de justesse.

Une date historique pour les Verts

C’est avec beaucoup de fierté que Cécile Duflot a annoncé dimanche soir « la naissance du premier groupe parlementaire écologiste à l’Assemblée nationale ». Se réjouissant du très bon résultat des écologistes aux élections législatives, la ministre a annoncé qu’ils seront des acteurs déterminés et déterminants des cinq années à venir. « Ils seront peut-être 20, mais ils agiront comme 100 », a poursuivi la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts.

Marine Le Pen, souriante malgré la défaite, s’est réjouie de voir deux élus du Front national siéger à l’Assemblée nationale. Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a été élue à Carpentras de même que le très médiatique avocat Gilbert Collard. Concernant son score à Hénin-Beaumont, la patronne du FN réclame un recomptage des bulletins puisqu’elle a été battue. Elle estime qu’une « recomposition de la vie politique française est en marche ».


Le centre est introuvable

François Bayrou n’a pas réussi à gagner son pari. Ses électeurs du MoDem n’ont pas compris son appel à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle face à Nicolas Sarkozy. Le leader centriste a été battu à Pau, et François Bayrou va donc « prendre le recul qui s’impose » et « changer la forme de son engagement ».

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