C'est le film qui a sans doute suscité le plus de débats et de larmes en Egypte depuis sa sortie. Projeté sur les écrans un mois avant la révolution, Les femmes du bus 678 a provoqué une onde de choc incomparable à propos d'un phénomène social, le harcèlement sexuel des femmes dans leur moindre déplacement quotidien.
Rien ne prédestinait le réalisateur Mohamed Diab, 34 ans, à devenir le porte-étendard d'un combat contre la violence faite aux femmes. Connu pour ses scénarios de film d'action c'est par le net, en 2005, qu'il va prendre conscience du phénomène du harcèlement collectif : le regroupement de dizaines d'hommes inconnus, qui, dans la rue, décident de fondre sur une proie, une femme, choisie au hasard, qui ne pourra en parler à personne sous peine d'être rejetée.
Ni les policiers qui participent parfois à des attouchements ou viols collectifs, ni la justice n'entendent les victimes. Phénomène de foule, frustration sexuelle, Mohamed Diab a frôlé le drame pendant le tournage quand l'actrice principal du film, filmée à la sortie d'un match de foot, a elle-même été agressée. Les femmes du bus 678 raconte la révolte de trois d'entre elles. En Egypte le film a suscité plusieurs procès -toujours gagnés- et rapporté deux millions de dollars de recettes.