Le dossier le plus chaud de ce début de présidence, Francois Hollande l'a abordé dès sa prise de fonction en rencontrant la chancelière allemande Angela Merkel : c'est celui de la Grèce, menacée par la récession et une grave crise politique. Pour sortir de la crise, la zone euro doit-elle stimuler la croissance et abandonner une stricte politique d'austérité ? C'est l'autre sujet européen qui tient à coeur au nouveau président.
Mais les Francais l'attendent aussi sur leur pouvoir d'achat : le salaire minimum pourrait connaître un coup de pouce dès juillet, le prix de l'essence pourrait être bloqué s'il repart à la hausse, et la TVA sociale devrait être abandonnée.
Le gouvernement devrait également signer rapidement le décret qui va rétablir la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans et ont suffisamment cotisé.
Dans le secteur bancaire, l'urgence sera de régler la situation de Dexia, qui a perdu plus de 16 milliards d'euros en 2011 et du Crédit immobilier de France, mis sous surveillance négative par Moody's.
Enfin, en pleine campagne pour les législatives, le gouvernement devra préparer le projet de loi de finances rectificative, qui mettra en selle la réforme fiscale souhaitée par François Hollande. Il sera examiné dès juillet par la nouvelle assemblée.
Les attentes des partenaires sociaux
Le nouveau gouvernement aura face à lui des partenaires sociaux vigilants. Syndicats et patronat souhaitent relancer le dialogue social en France et ils attendent beaucoup de la conférence que François Hollande souhaite organiser à la mi-juillet.
C'est un constat partagé par l'ensemble des syndicats : la qualité du dialogue social s’est nettement dégradée en France au cours du mandat précédent. Pour eux, la première urgence sera donc de renouer les fils de ce dialogue. Pour Mohamed Oussedik, secrétaire confédéral de la CGT « Il faut revoir cette façon de traiter le dialogue social parce que les organisations syndicales sont un pilier de la démocratie, il faut réhabiliter cette place-là aujourd'hui dans notre façon de traiter les sujets. On attend beaucoup de François Hollande sur ce sujet-là ».
La revalorisation des salaires
La conférence sociale qui doit avoir lieu à la mi-juillet est donc très attendue. Mais dans les prochaines semaines, ce sera la revalorisation du salaire minimum qui sera au cœur de l'actualité. Un point sur lequel le patronat français veut rester vigilant. Pour Benoît Roger Vasselin, l'un des responsables du Medef, « il est extrêmement important d'être très attentif à la compétitivité des entreprises qui sont très largement des entreprises européennes. Et nous considérons par conséquent que le fait qu'il y ait des relèvements de salaires est tout à fait normal dans le cadre des négociations dans les entreprises, mais qu'il faut être très attentif, en particulier sur le smic, à préserver la compétitivité des entreprises ».
Sur les salaires, le Medef se dit malgré tout ouvert au dialogue. A l'image des syndicats français, le patronat se dit prêt à donner sa chance au nouveau gouvernement.