Les spéculations vont bon train autour du prochain gouvernement français

Le vent de la victoire socialiste souffle et porte avec lui toutes les ambitions de ceux et celles qui ont œuvré au plus près pour l’élection de François Hollande. On se presse comme jamais autour du vainqueur pour obtenir qui un ministère, qui la présidence de l’Assemblée nationale ou encore un bureau de conseiller à l’Elysée. Mais au sommet de tous les postes convoités, celui de Premier ministre est bien sûr l’objet de toutes les spéculations.

Les noms circulent depuis quelques jours déjà et même si les « nommés » se gardent bien d’en parler, tout le monde joue au petit jeu du partage. Pour Matignon, le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, fidèle entre les fidèles et président du groupe socialiste à l’Assemblée, tient la corde. De plus, le Nantais est un distingué germaniste, un avantage de poids pour les récurrentes négociations avec Angela Merkel. Mais ce serait une erreur de négliger la puissance de Martine Aubry, ex-numéro deux du gouvernement Jospin, même si elle n’a jamais été la meilleure amie de François Hollande. 

Cela dit, la victoire peut gommer beaucoup d’aspérités et en tout cas le nouveau président ne peut ignorer totalement le fait que, pour les Français, « la femme des 35 heures » est leur favorite pour former le gouvernement. Selon un sondage Ipsos/Logica Business Consulting réalisé du 3 eu 5 mai 2012, ex-aequo avec la première secrétaire du PS on trouve Emmanuel Valls, le député-maire d’Evry (Essonne). Mais Martine Aubry est placée nettement en tête par les électeurs de gauche (41%) ; Manuel Valls recueillant 17% de bonne opinion chez ces électeurs. Ces derniers se rappellent peut-être que celui qui a fait merveille dans la campagne de François Hollande, est le même franc-tireur qui demandait, début 2011, la fin des 35 heures.

Distribution
 

Quant à la composition du nouveau gouvernement qui devrait intervenir en tout début de semaine prochaine, on sait que le président Hollande s’est déjà prononcé pour une équipe très resserrée de 15 ministres, ce qui peut laisser présager une myriade de secrétariats d’Etat et autres pôles ministériels. Ancien ministère tremplin pour Nicolas Sarkozy en son temps, celui de l’Intérieur est également très convoité. « Monsieur Sécurité » au Parti socialiste, François Rebsamen, a l’avantage d’être reconnu y compris par le grand public comme un expert du dossier. Le sénateur-maire et président du groupe socialiste au Sénat se prépare depuis longtemps donc à cette responsabilité mais il faut compter aussi avec Emmanuel Valls qui lorgne tout autant vers ce maroquin.

Quant à l’ancien Premier ministre de François Mitterrand, Laurent Fabius, il se verrait bien au Quai d’Orsay tout comme Pierre Moscovici le directeur de la campagne qui ne refuserait cependant pas un grand ministère des Finances. A la Justice, André Vallini, le chef du pôle justice de la campagne Hollande et ancien président de la commission d’enquête sur l’affaire d’Outreau, semble le plus attendu mais il ne faut pas négliger pour autant Bertrand Delanoë, l’actuel maire de Paris, ni Adeline Hazan la maire de Reims.

Les jeunes pousses
 

A plusieurs reprises, le candidat François Hollande a déclaré vouloir mettre en place une équipe gouvernementale paritaire. Parmi les femmes qui peuvent prétendre à un portefeuille, la députée Marisol Touraine est la plus souvent citée pour les Affaires sociales, alors que les porte-parole Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho qui se sont révélées durant la campagne, devraient être récompensées. Autres valeurs montante, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin pourraient en être tout comme Valérie Fourneyron la maire de Rouen que plusieurs socialistes voient précisément aux Sports. François Hollande a promis de restaurer un ministère des Droits des femmes, un poste particulièrement attendu pour lequel les femmes socialistes veulent « du costaud ».

Il faudra aussi faire un peu de place aux « amis » qui ont contribué peu ou prou à la victoire socialiste. On peut donc s’attendre à voir figurer sur la traditionnelle photo du nouveau gouvernement un écologiste d’EELV, un radical et peut-être même un centriste. Par contre, aucun ministre du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon ne prendra la pause. Quant aux communistes, rien n’est moins sûr pour l’heure.

 

 

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