Avec notre envoyé spécial à Toulouse, Florent Guignard
« La victoire est possible, la victoire se dessine ». Il n’est pas forcement le mieux placé pour parler de victoire. Mais voilà, Lionel Jospin vient passer le témoin à François Hollande, devenu le leader incontesté que la gauche attendait depuis dix ans. Depuis un certain 21 avril 2002. La victoire se dessine pour nombre de socialistes.
Bien sûr pour François Hollande, elle aura un goût particulier : « Si nous l’emportons, et nous l’emportons le 6 mai, je veux que cela efface le souvenir cruel du 21 avril 2002».
Dix ans que la gauche n’est plus au pouvoir mais après son débat face à Nicolas Sarkozy, François Hollande est plus que jamais en confiance :
« Ah ce débat ! Le candidat sortant fondait sur lui tant d’espoir. Il avait proclamé qu’il ne ferait, en définitive, qu’une bouchée de ce débat. J’ai peur qu’il soit resté sur sa faim. Compte tenu de son déroulement, je me suis demandé, enfin je me suis retenu, s’il ne fallait pas en proposer un deuxième ».
C’est à l’issue de son discours que François Hollande apprend le soutien de François Bayrou. Il y a des jours comme cela, où tout vous réussit.
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Depuis Toulouse où il tenait, son dernier grand meeting, le candidat PS a salué cette décision. « Le choix d'homme libre, indépendant », précisant qu'il n'y avait eu « aucune négociation » avec le leader du MoDem.
Ce soutien est une première. François Bayrou n'a pas l'habitude de dire pour qui il votera. Ce choix personnel n'a toutefois pas valeur de consigne de vote pour ses électeurs. Le candidat centriste les laisse libre de leur choix. Pour sa part, il a dit ne pas se reconnaître dans la course à l'extrême droite menée par Nicolas Sarkozy durant l'entre-deux-tours.
Et selon deux sondages Harris interactive et CSA, François Hollande remporterait l'élection au second tour avec 53% des voix contre 47% à Nicolas Sarkozy. Le président candidat gagne ainsi deux points.
Nicolas Sarkozy était, lui, à Toulon. Le président candidat a appelé les électeurs à un « sursaut national » contre François Hollande. Il a une nouvelle fois critiqué les idées du candidat socialiste comme le droit de vote pour les étrangers aux élections municipales ou son programme économique.
En cas d'échec, le président candidat a fait savoir qu'il tirerait « les conséquences » d'une défaite car il ne pourrait pas « continuer comme si rien ne s'était passé ».