Temps de crise oblige ? Non, c’est à cause de la qualité des films qu’il y aura cette année beaucoup de comédies à la Quinzaine des réalisateurs, assure son nouveau délégué-général Edouard Waintrop. Née en mai 1968, la Quinzaine des réalisateurs est organisée par la Société des réalisateurs de films et s’avère complètement indépendante du Festival. Ainsi affranchi des pressions du marché cinématographique, Waintrop peut suivre ses choix éclectiques, de la saga indienne Gangs of Wasseypur (320 minutes !) d’Anurag Kashyap jusqu’à The King of Pigs, dessin animé sud-coréen pour adultes signé Sang-Ho Yeun.
Les comédies très attendues
Parmi les comédies très attendues : Adieu Berthe - L'enterrement de Mémé de Bruno Podalydès, avec Valérie Lemercier, Pierre Arditi et Denys Podalydès qui joue Armand en pleine crise de la cinquantaine. Sur un autre registre : 3 du réalisateur uruguayen Pablo Stoll Ward, Sightseers (Touristes !) du Britannique Ben Wheatley ou Camille redouble de la Française Noémie Lvovsky qui met drôlement en scène un mari qui quitte son épouse pour une femme plus jeune.
Six films viennent de la France. Michel Gondry, le plus américain des réalisateurs français présentera The We and the I lors de l’ouverture du festival le 17 mai. Autre point fort de la sélection 2012 : six films de réalisateurs latino-américains. Le Colombien William Vega esquisse dans son premier film La Sirga la violence dans son pays. Le Chilien Pablo Larrain questionne avec No le référendum de 1988 contre l’ancien dictateur Augusto Pinochet. Yulene Olaizola présente Fogo, un documentaire mexicain.
Merzak Allouache promet « un film de colère »
El Taaib (Le Repenti) est le seul film africain en compétition à la Quinzaine. Le réalisateur algérien Merzak Allouache promet « un film de colère ». Le récit se situe sur la région des hauts plateaux de son pays. Alors que des groupes de terroristes islamistes irréductibles continuent à mener le combat et à semer la terreur dans certaines régions, Rachid, un jeune terroriste « repenti » regagne son village…
Né en 1944 à Alger, Allouache avait fait son entrée sur la Croisette en 1977. Sa comédie Omar Gatlato, sélectionné au Festival de Cannes, dressait alors pour la première fois un portrait léger de son pays. Son dernier film Normal !, sortie en mars 2012, a été une photographie du désarroi de la jeunesse algérienne et des milieux artistiques bloqués par la censure.
_______________________________
La Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, du 17 au 27 mai.