Ce lundi 23 avril, le score demeure très serré entre Nicolas Sarkozy (27,18%) et François Hollande (28,63%). Seulement 1,45% sépare les deux candidats.
Comment vont se reporter les voix de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou sur François Hollande et Nicolas Sarkozy ?
Dès ce lundi 23 avril, les deux candidats repartent à l'attaque.
François Hollande, fort de sa victoire au 1er tour, et le président Nicolas Sarkozy, désavoué pour sa gestion de la crise, vont chercher à séduire l'électorat centriste et d'extrême droite, clefs du succès le 6 mai.
Le soutien de la gauche pour le candidat socialiste
Le candidat PS a déjà enregistré le soutien de Jean-Luc Mélenchon (11,11%), qui a appelé à « battre Sarkozy » et celui d'Eva Joly (2,31%).
Désormais champion d'une gauche réunie avec le soutien des communistes et des écologistes, François Hollande va tenter de rassembler au-delà de son camp. « Confiant » dans sa capacité à porter au pouvoir une gauche qui n'a plus dirigé le pays depuis 17 ans, François Hollande a passé une partie de la nuit à rédiger sa profession de foi. « Je n'ai pas encore la victoire, elle est là, proche, à quelques jours », a-t-il déclaré.
Le candidat socialiste affrontera le chef de l'Etat lors d'un scrutin encore incertain. Il peut compter sur des reports de voix de la gauche radicale et des écologistes, alors que les réserves du président sortant paraissent plus minces. En déplacement à Quimper, ce lundi, il a toutefois déclaré vouloir aller chercher les électeurs emportés par «les vents du vote extrême». « Il convient d'aller chercher d'autres électeurs qui ne savent plus très bien où ils en sont, tant le quinquennat qui vient de s'achever a chamboulé un certain nombre de certitudes, a créé tant de désillusions, de désespérance », a notamment affirmé François Hollande lors de son premier meeting au lendemain du premier tour.
Opération séduction pour Nicolas Sarkozy
De son côté, Nicolas Sarkozy, s'est rendu à Tours ce lundi, avec une équation difficile à résoudre dans les quinze jours qui viennent. Pour espérer être réélu, le président-candidat a besoin à la fois des électeurs du Front national (17,90%) et de ceux de François Bayrou (9,13%). Selon le politologue Pascal Perrineau, « 60% des électeurs de Marine Le Pen disent qu'ils voteraient Nicolas Sarkozy », alors que le chef de l'Etat aurait besoin d'un report de 80% pour espérer l'emporter.
Dans la matinée, le président sortant a annoncé vouloir organiser le 1er mai « la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille». Une initiative immédiatement dénoncée par son adversaire socialiste comme une volonté « d'opposer les Français entre eux ».
Le candidat centriste François Bayrou, chantre du désendettement et de la réindustrialisation de la France, a pour sa part indiqué qu'il allait s'adresser aux deux finalistes et se déterminer en fonction de leurs réponses. C’est peut-être, précisément, ses voix qui feront la différence.
Ce sont néanmoins les voix de Marine Le Pen, dont le score est le plus élevé jamais réalisé par sa famille politique dans une présidentielle, qui pèseront le plus. Rien ne dit qu'elles se reporteront automatiquement sur Nicolas Sarkozy. Et comme toute abstention constituera un coup de pouce au candidat socialiste, les électeurs du FN risquent d'être très courtisés d'ici au 6 mai.