Présidentielle 2012: Bayrou fait de la résistance

A cinq jours du premier tour de la présidentielle, François Bayrou jette ses dernières forces dans la bataille pour essayer de faire mentir les sondages. La tâche n’est pas facile. Mais le candidat centriste veut essayer en faisant encore et toujours valoir sa différence. Il était en meeting à Rezé, dans la banlieue de Nantes, dans l'ouest de la France.

Avec notre envoyée spéciale à Nantes,

Les bras levés, les poings serrés, la veste enlevée et posée par terre, c’est ainsi que François Bayrou termine désormais ses meetings. La faute au «réchauffement climatique» dans les salles alors que l’échéance électorale est de plus en plus proche.

Regain d’envie

François Bayrou ne s’économise plus, comme si la proximité du scrutin et l’adversité des sondages lui avaient donné un regain d’envie. Ses discours s’allongent au fil des jours. A tel point que certains militants, comme Isabelle, n’arrivent pas à penser qu’il peut perdre. Venue spécialement de Lamballe pour assister au meeting de Nantes, «plutôt que de rester dans son fauteuil», elle s’interroge : «Ce qui est incroyable c’est que les citoyens français ne se disent pas : la voie de la France, elle est là. Pourquoi il n’est pas entendu ? Ca me laisse vraiment perplexe

Dans la foule, Laurent, venu en simple curieux, trouve lui une réponse : «C’est une campagne trop raisonnable, les gens dans une campagne ils ont besoin d’entendre autre chose que l’endettement».

«Changer le logiciel»

Le désendettement, c’est en effet avec l’emploi, le cœur du discours du centriste qui se veut le candidat de la vérité, celui parle du concret, de la vie des Français, contre ceux de la démagogie -Nicolas Sarkozy et François Hollande - qu’il juge englués dans les tactiques électoralistes.

Alors il propose : «Si l’on veut que les choses changent, il faut changer le logiciel que les décideurs de notre pays ont dans la tête… Ils pensent faux tous les deux  [Sarkozy et Hollande] parce qu’en réalité, ce sont les mêmes réseaux, les mêmes organisations de hauts fonctionnaires, la même manière de prendre les décisions, eux qui se sont succédé au pouvoir régulièrement depuis vingt ans. Vous pouvez remplacer l’un par l’autre, ça ne changera rien dans notre pays».

François Bayrou veut parler avec son cœur et n’hésite pas à jouer dans le registre de l’émotion, quand il évoque les jeunes chômeurs : «Qui d’entre vous n’a à l’esprit ce qu’est le regard d’un jeune homme ou d’une jeune fille ayant fait des études et qui ne trouve pas d’emploi. Je ne parle pas de théorie politique, là. Je ne parle pas de statistiques. Je parle de visages».

François Bayrou n’a plus que cinq jours pour convaincre et ça se sent.

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