Avec notre envoyé spécial à Lille, Florent Guignard
François Hollande poussera-t-il le mimétisme avec François Mitterrand en faisant du maire de Lille son premier Premier ministre ? 31 ans après Pierre Mauroy,
Martine Aubry pourrait-elle décrocher Matignon ? Première secrétaire du Parti socialiste, finaliste de la primaire, et bien plus populaire que son rival Jean-Marc Ayrault, l’actuel patron des députés socialistes, elle paraît la plus légitime. En tout cas pour elle, affirme un de ses fidèles, « ce sera Matignon ou rien ».
Mais François Hollande s’est bien gardé dans son discours de donner le moindre indice sur ses intentions. « Ça jase à chaque meeting », souriait-il il y a quelques jours. Il dit avoir «quelques noms», mais « n’en parle jamais », jure son directeur de campagne Pierre Moscovici. « Le choix du Premier ministre dépendra du résultat de l’élection, explique François Hollande. Toute composition serait d’ailleurs regardée comme une prétention. » Il ne veut pas laisser croire que « le match est plié », comme le dit pourtant hors micro un responsable socialiste.
Alors dans ce climat victorieux, inévitablement, les appétits s’aiguisent. Et sur le quai de la gare de Lille, face au dernier TGV pour Paris, colonisé par tout ce qui compte de prétendants socialistes à un ministère, Laurent Fabius lâche dans un sourire : « Il faudrait plusieurs gouvernements ! ».