Avec notre envoyé spécial à Nîmes, Florent Guignard
Avant même que le président candidat Nicolas Sarkozy ne dévoile son projet, le candidat socialiste François Hollande avait pris les devants en révélant le calendrier de ses réformes. C’était à Rennes mercredi soir, le 4 avril. Et ce fut également le cœur de ses discours ce jeudi 5 avril, à Narbonne puis à Nîmes lors d’un nouveau meeting en plein air avec les arènes pour décor. Et avec un maître mot : « La négociation pour mieux marquer sa différence ».
Quand Nicolas Sarkozy promet des référendums comme s’il en pleuvait, ironise François Hollande, quand il attaque les syndicats et dénonce les élites, le candidat socialiste lui, veut s’appuyer précisément sur ces fameux corps intermédiaires, les partenaires sociaux et les élus.
Le Parlement retrouvera sa plénitude et François Hollande annonce d’ores et déjà pour la mi-juillet une grande conférence syndicat-patronat sur l’emploi. Il renvoie même à la concertation, à la préparation d’une de ses mesures phares, le « contrat de génération ».
Même méthode pour la réforme des retraites. Syndicats et patronat auront un an pour négocier, là où Nicolas Sarkozy était passé en force en quelques semaines.
C’est ainsi que François Hollande prétend présider une République apaisée en fixant des orientations, sans s’avancer sur les détails et les conclusions. Ce faisant, il évite de trancher et entretient ce flou qui lui colle à la peau depuis la primaire socialiste.