Enfants malnutris à Mayotte: Médecins du monde dénonce

A Mayotte, la malnutrition des enfants reste un problème. L’association Médecins du Monde a mené une étude auprès de familles vivant dans la précarité. Le résultat est que 7 % des enfants souffriraient de malnutrition aiguë. «Un chiffre inacceptable pour le 101ème département français», déplore l’ONG, qui pointe les difficultés d’accès aux soins. François Hollande, le candidat socialiste à l'élection présidentielle, est en déplacement à Mayotte ce week-end. 

L’étude a porté sur plus de 400 enfants de moins de 5 ans issus de familles démunies et vus en consultation par Médecins du Monde.

Selon l’ONG, 7,3% de ces enfants souffrent de malnutrition aiguë, résultat d’une alimentation nettement insuffisante en quantité et qualité. En cause également : les maladies, comme les diarrhées. Un tiers de ces enfants n’ont pas accès à l’eau potable. Les explications du docteur Jean-François Corty, directeur des missions France pour Médecins du Monde : «La majorité des enfants qui sont touchés par ces problématiques sont issus de parents en situation irrégulière. La grande majorité de ces parents viennent de l’archipel des Comores et se retrouvent en difficulté d’accès aux soins puisque depuis 2004 l’accès aux soins est payant, et dans un contexte où les pressions policières sont telles –avec l’année dernière plus de 21 000 expulsions- (que) les personnes vont retarder leurs soins parce qu’elles vont avoir peur de se faire arrêter entre leur lieu de vie et le lieu de consultation

Mortalité infantile quatre fois supérieure à la métropole

La prise en charge des enfants malnutris pose également problème pour Jean-François Corty : «Les PMI, les centres de protection maternelle et infantile, depuis 2010, pour des raisons notamment financières, ne peuvent plus assurer le suivi de ces enfants dans les dispensaires, avec des éléments nutritifs particuliers et des laits adaptés à leurs besoins

Le taux de mortalité infantile à Mayotte est quatre fois plus élevé qu’en métropole.
Médecins du Monde en appelle à une réaction forte et urgente.
 

Partager :