Villepin continue sa campagne

Les sondages lui octroient entre 1et 2% des intentions de vote mais Dominique de Villepin continue quand même sa campagne et cherche à obtenir les cinq cents parrainages qui lui permettront d’être effectivement candidat à la présidentielle. Après la vague d’abandons dans la majorité, Borloo, Boutin, Morin qui se sont ralliés à Nicolas Sarkozy, l’ancien Premier ministre résiste toujours. En Mayenne pendant une journée, il a été à la rencontre des acteurs de la vie rurale. Une journée de campagne de plus.

De notre envoyée spéciale en Mayenne

« Je suis un apôtre des platanes », la phrase est sortie d’un coup, comme un cri du cœur, de la bouche de Dominique de Villepin dans le car qui le transportait d’un lieu à l’autre de son déplacement en Mayenne. L’ancien Premier ministre a lancé ces quelques mots en regardant la route. Des mots inattendus mais finalement si proches de cet homme toujours là où la raison ne devrait pas l’emmener. Car à bien y regarder, tout devrait l’inciter à renoncer à se présenter à la présidentielle : les sondages, l’isolement, tout sauf lui : « Le ralliement ne fait pas partie de mon programme et surtout pas de mon tempérament ».

Faire son « devoir »

Son tempérament l’empêche de renoncer, et de suivre Jean-Louis Borloo, Christine Boutin ou Hervé Morin qui ont tous déclaré forfait pour la présidentielle et ont annoncé qu’ils soutenaient Nicolas Sarkozy. Mais ce qui motive aussi Dominique de Villepin, c’est ce qu’il affirme être sa conviction profonde, qu’il défend dans un livre intitulé Seul le devoir nous rendra libres. Un titre que l’ancien Premier ministre explique simplement : « C’est un vrai ouvrage politique dans lequel je dis ce que je pense et ce que je pense, c’est que si chacun fait son devoir la France ira mieux ».

Son devoir à lui, pour le moment, c’est de tout faire pour être candidat. Alors Dominique de Villepin en appelle aux maires pour qu’ils lui accordent leurs parrainages, le sésame vers la candidature : « Le pouvoir qui vous est donné, ce n’est pas un privilège, c’est un devoir républicain. Faites en sorte que le premier tour ait lieu. Le premier tour, c’est un moment de débat ». Et il pose une question : « Est-ce qu’il est normal qu’un ancien Premier ministre ne puisse pas participer au débat public ? »

Savoir prendre des décisions

La bataille des signatures n’est pas gagnée, Dominique de Villepin dit s’en inquiéter mais garde le masque impassible de celui qui en a vu d’autres et continue à faire le boulot en évoquant la dépendance, sujet remis sur table par François Hollande. Dominique de Villepin estime, lui aussi ,qu’il faudra que les Français cotisent obligatoirement pour cette réforme inévitable et rebondit : « Il y a des décisions difficiles à prendre, et la différence se fait entre ceux qui sont prêts à prendre ces décisions difficiles et ceux qui tergiversent, se mettent une plume dans le derrière pour ne pas répondre ».

Le langage est fleuri, Dominique de Villepin a l’art des formules hautes en couleur. Mais son message est clair et s’adresse à ses adversaires : il n’a pas encore renoncé à la présidentielle.

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