Cent cinquante mille personnes, civiles ou militaires, ont participé aux 210 essais nucléaires effectués par l’armée française. Réalisés d’abord au Sahara algérien dans les années 1960, ils ont ensuite été menés en Polynésie française, de 1966 jusqu'à leur abandon définitif en 1996. L’Etat français a longtemps nié l’existence de conséquences sanitaires de ces tirs.
Ce n’est qu’en 2010, soit bien après la plupart des puissances nucléaires, qu’une loi a marqué officiellement la reconnaissance d’un dommage. Le texte prévoit l’indemnisation des victimes mais celles-ci doivent vite déchanter. Le décret publié alors limite fortement son champ d’application. Sur 129 demandes d’indemnisation, seulement deux vont être acceptées, suscitant un tollé dans les associations.
Le chef de l’Etat s’engage désormais à revoir le décret. Dans un message vidéo adressé aux Polynésiens ce week-end, Nicolas Sarkozy a tenu à les informer que l’engagement avait été respecté : la liste des maladies reconnues devrait être rallongée. Par ailleurs, les zones géographiques touchées par les essais devraient être élargies à toute l’île de Tahiti. « Dès que les associations locales auront été consultées, ce décret sera publié sans attendre », a précisé le président. Nul doute qu’elles vont examiner le texte de près.