France / Prothèses mammaires PIP: les aveux de Jean-Claude Mas

Le fondateur de l'entreprise PIP avait été entendu à deux reprises par la police, en novembre 2010 et en octobre 2011. La presse a pu se procurer les procès-verbaux de ses auditions : édifiant !

Jusqu'à présent, le fondateur de la société PIP ne s'était exprimé que par l'intermédiaire de son avocat, Maître Yves Haddad, qui reconnaissait volontiers que son client avait toujours été un ambitieux, motivé par le profit. « En convalescence dans le Var et pas le moins du monde en fuite », Jean-Claude Mas était censé sortir de son silence très prochainement, mais la presse lui a finalement coupé l'herbe sous le pied. La lecture des procès-verbaux de ses auditions devant la police laisse tout simplement pantois.

Devant des enquêteurs stupéfaits par tant de cynisme, Jean-Claude Mas n'a eu aucun mal en effet à reconnaître qu'il avait utilisé un gel frauduleux en toute connaissance de cause : « Je savais que ce gel n'était pas homologué, mais je l'ai fait sciemment car le gel PIP était moins cher et de bien meilleure qualité. » Celui que son avocat qualifie de « génial Géo Trouvetou » se targue même d'être à l'origine de la formule maison,  « améliorée » par ses soins au fil du temps.

75% de gel frelaté, 25% de gel américain

En ajoutant seulement 25% de gel américain Nusil, déclaré aux autorités, à 75% de gel frelaté, échappant à tout contrôle, Jean-Claude Mas a réussi à gagner environ 15 euros par implant, soit un million d'euros par an pour 100 000 prothèses. De quoi s'octroyer un salaire rondelet de 30 000 euros par mois. Ses secrets de fabrication, ils les a volontairement dissimulés à l'organisme certificateur allemand, « dès 1993 », soit deux ans seulement après avoir fondé son entreprise.

A chaque contrôle de l'organisme certificateur, une société allemande pourtant réputée, PIP faisait le ménage : « TÜV annonce sa visite dix jours avant... Cétait de la routine... Je donnais l'ordre de dissimuler tous les documents ayant trait au gel PIP non homologué, et concernant les containers, les employés se débrouillaient pour les faire disparaître. »

Persuadé que ses prothèses ne présentaient « aucun risque pour la santé », Jean-Claude Mas a des mots terribles envers les femmes qui ont porté plainte contre lui : « Ce sont des personnes fragiles ou qui font cela pour le fric ! » Aucun regret, aucun remords.

Partager :