En lançant ce lundi le portail data.gouv.fr, la France rattrape son retard dans le domaine de l’ « open data », un mouvement né il y a plusieurs années dans les démocraties anglo-saxonnes comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne. L'Etat français rejoint au total quelque 28 pays et 5 villes françaises déjà engagés dans ce processus dont l'objectif est double : assurer une plus grande transparence du fonctionnement de l’Etat et encourager le développement d'innovations et de nouveaux services en ligne.
Le site data.gouv.fr note lui-même que « lors de la réunion du G8 à Deauville en mai, le président Obama a souligné l’importance de "l’open data" dans la nouvelle méthode de gouvernance américaine. Et le Premier ministre britannique David Cameron a rappelé récemment que "l’ouverture des données publiques peut constituer un levier puissant pour réformer les services publics, favoriser l'innovation et remettre le pouvoir entre les mains des citoyens." »
Une meilleure information et une interaction accrue avec les institutions publiques
C’est en février dernier que le Premier ministre François Fillon a lancé la mission Etalab, chargée de coordonner l'ouverture des données publiques des administrations de l'Etat. Moins d’un an après, la plateforme data.gouv.fr est donc mise en ligne. Elle sera désormais le portail unique de consultation des données publiques des administrations. Chaque internaute aura ainsi accès à la carte de l'enseignement, à celle des commissariats et gendarmeries ou encore à la carte judiciaire. Certains services voient également précisés les horaires d'ouvertures ou leurs coordonnées.
Liste des hôpitaux publics près de chez soi, nombre de professeurs titulaires dans telle académie, disponibilité des équipements en temps réel (vélos en libre service, stationnements libres, flux de déplacements), qualité de l'air, patrimoine immobilier de l’Etat, etc. : « dans tous ces domaines, promet data.gouv.fr, les citoyens pourront bénéficier d'une meilleure information et d'une interaction accrue avec les institutions publiques. »
Pour le lancement, « 350 000 jeux de données sont présentés sur le site, précise à l'AFP Séverin Naudet, le directeur d'Etalab. Il y a par exemple le budget général de l'Etat, avec un jeu de données précis par mission, par programme et par action ». « Jusqu'à aujourd'hui, on retrouvait ces données sur des dizaines de documents écrits », et seuls certains étaient disponibles sur internet, alors que ce seront maintenant « des documents en format ouvert et réutilisable ».
La SNCF et RFF (Réseau ferré de France) « ont également eu la volonté de mettre à disposition les données géographiques des gares et des passages à niveau », bien qu'ils n'y aient pas été obligés, se réjouit Séverin Naudet. La mise à jour de ces données « sera la plus régulière possible », projette-t-il, insistant sur le fait que le lancement de cette plate-forme « n'est qu'un commencement. »
Retombées économiques pour les entreprises
A l’avenir en effet, ce vaste catalogue sera constamment enrichi de nouvelles données. Celles-ci seront recensées et collectées par des coordinateurs nommés au sein de chaque administration.
Le nouveau portail vise à générer de substantielles retombées économiques pour les entreprises. Grandes, moyennes ou petites, et jusqu’aux artisans voient dans l'open data un vecteur de développement. Aussi la mission Etalab compte-t-elle lancer en janvier un programme complet de soutien au développement de l'économie numérique par la réutilisation des données publiques qui s'appelera dataconnexions.