Avec notre envoyé spécial au Palais de justice de Paris, Alain Renon
C’était bien un incendie volontaire déclenché peu après minuit mais ni les auteurs ni leurs éventuels commanditaires n’ont été retrouvés. Ce n’est donc pas le procès des responsables de la mort atroce de 14 enfants de un à treize ans et de trois femmes dont la plus âgées avait 32 ans.
Incendiaires et peut-être même assassins ; deux témoignages attestent qu’au moment du drame la seule porte d’accès au bâtiment de six étages était curieusement et, semble-t-il, volontairement bloquée.
C’était aussi un viel immeuble délabré, avec une façade fissurée, huit appartements sur dix-huit murés, comme les portes et fenêtres des commerces du rez-de-chaussée. Des fuites d’eau et, pire, des peintures au plomb dans les escaliers, mais ce n’est pas le procès du logement insalubre à Paris. Ni l’Etat, ni la ville ne sont mis en cause malgré une autorisation incompréhensible de location renouvelée en 2004, après un arrêté de péril émis six jours après la tragédie.
Seules l’association gestionnaire et l’entreprise du bâtiment, qui avait dissimulé les peintures derrière des panneaux de contreplaqués, sont poursuivies. Des panneaux cache-misère qui ont fait de l’immeuble une fournaise mortelle.