Une rose, fut-elle socialiste, ça a des épines. Et en ce moment, l'une des plus piquantes au PS s'appelle Jean-Noël Guérini. Personne, parmi les candidats à la primaire, ne souhaite s'approcher ou être assimilé au sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, sur lequel pèsent plusieurs chefs de mise en examen parmi lesquels prise illégale d'intérêt et trafic d'influence, dans une affaire de malversations présumées touchant à des marchés publics et impliquant son frère Alexandre.
C'est le premier secrétaire par intérim Harlem Désir qui a donné le signal de la prise de distance en qualifiant Jean-Noël Guérini de « boulet moral pour le PS », et en affirmant qu'il lui demanderait de se mettre en retrait de ses fonctions s'il était mis en cause.
Une proposition derrière laquelle s'est rangé le favori des sondages François Hollande, et même Manuel Valls, pourtant cosignataire avec Jean-Noël Guérini d'une motion lors du congrès socialiste de Reims en 2008.
Arnaud Montebourg bénéficie cependant de la prime à l'antériorité dans ce dossier. Il y a six mois, il avait adressé à la direction du PS un rapport dans lequel il dénonçait les dérives du fonctionnement de la puissante fédération des Bouches-du-Rhône. Campagne pour la primaire oblige, il accuse Martine Aubry d'avoir délibérément ignoré ce rapport. La maire de Lille, quant à elle, se retranche derrière la présomption d'innocence et rejette la responsabilité de la situation sur son prédécesseur, François Hollande.
Cette belle ambiance entre camarades explique sans doute le choix de Jean-Noël Guérini de ne soutenir personne dans la course à l'investiture...