Il est convoqué par le juge, risque d’être mis en examen, mais il est «soulagé de pouvoir enfin s'exprimer». Le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône et sénateur socialiste Jean-Noël Guérini devra répondre, le 8 septembre 2011, aux questions du juge Charles Duchaine. Les chefs d’inculpation avancés sont la «prise illégale d'intérêt», le «trafic d'influence» et «l'association de malfaiteurs», selon la chaîne de télévision publique France 3 qui a révélé la tenue de l’audition, confirmée ensuite par l’avocat de l’élu.
Mais, en permettant à Jean-Noël Guérini et à son avocat d’accéder au dossier, cette convocation est donc, selon leurs dires, une occasion de faire entendre leurs arguments. Jean-Noël Guérini «était mis en cause régulièrement, depuis des mois et des mois, sans avoir accès au dossier et sans pouvoir s'expliquer, il va pouvoir enfin faire les deux», a ainsi commenté l’avocat de l’élu, Me Patrick Maisonneuve.
Le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône sera entendu afin de déterminer s’il aurait favorisé les activités pour lesquelles son frère, Alexandre Guérini est soupçonné de malversations touchant aux marchés publics. Alexandre Guérini a été mis en examen dans le cadre de son exploitation de décharges publiques et pour abus de biens sociaux, détournements de biens publics, recel de détournements de fonds publics et blanchiment en bande organisée. Il est, depuis mai 2011, placé sous contrôle judiciaire après avoir purgé cinq mois et demi de prison.
Une affaire qui pèse sur la primaire socialiste
Sa convocation n’inquiète guère le socialiste. Dans un entretien au journal La Provence, il a souligné qu’ «être convoqué ne signifie pas être coupable », ajoutant : « je vais pouvoir accéder au dossier et j'aurai beaucoup de choses à dire».
Mais la mise en cause de Jean-Noël Guérini dans une affaire concernant son frère a des répercussions politiques, puisque le sénateur est le patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, une des plus importantes du parti, dont la mobilisation sera capitale en vue de la primaire. Après une enquête interne, des mesures ont été prises pour encadrer les pratiques du PS local, mais Jean-Noël Guérini n'a pas été poussé à quitter ses fonctions, ainsi que le réclamaient certains socialistes. Réélu au mois de mars à la tête du Conseil général des Bouches-du-Rhône, il occupe ce poste depuis 1998.