L'enquête préliminaire, qui vise à vérifier les allégations de Tristane Banon, a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). La plainte concerne des faits qui remonteraient à 2003, quand cette romancière désormais âgée de 32 ans avait rencontré l'ex-patron du FMI dans un appartement parisien, dans le cadre de la préparation d'un ouvrage.
Pour DSK, la scène que Tristane Banon a racontée lors d'une émission télévisée en 2007 puis dans un entretien au site internet AgoraVox en 2008, est « imaginaire ». Ses avocats ont prévenu qu'une procédure pour dénonciation calomnieuse serait engagée quand ils auraient pris connaissance de la plainte.
L'avocat de Mme Banon, Me David Koubbi, évoque de son côté des faits « d'une particulière violence et d'une particulière gravité ». Selon lui, la plainte de Tristane Banon repose sur des éléments matériels et ne se résumera pas à un « parole contre parole ». « Nous disposons d'éléments matériels, des textos ont été envoyés et il existe des attestations », a affirmé l'avocat, sans préciser la teneur de ces attestations. « De nombreuses personnes se tiennent à la disposition de la justice pour témoigner », a-t-il ajouté.
Un crime passible de 15 ans de réclusion
Le parquet de Paris avait trois options : classer la plainte sans suite, mener une enquête préliminaire ou confier une information judiciaire à un juge d'instruction. Une tentative de viol est passible de la cour d'assises et le maximum de la peine est de 15 ans de réclusion criminelle. La peine peut être supérieure en cas de circonstances aggravantes. L'agression sexuelle, elle, est un délit, qui est prescrit trois ans après les faits.
L'ouverture de cette enquête préliminaire intervient au moment où la procédure engagée aux Etats-Unis contre l'ancien directeur du Fonds monétaire international par le procureur de New York, Cyrus Vance, semble battre de l'aile. Le bureau du procureur Vance a toutefois indiqué mercredi que l'enquête se poursuivait et que les charges étaient maintenues, à l'issue d'une réunion avec les avocats de l'ex-patron du FMI. La rencontre a été qualifiée de « constructive » par Benjamin Brafman, l'un des défenseurs de Dominique Strauss-Kahn.