En janvier dernier, les inspecteurs de l'Office central pour la lutte contre le trafic des biens culturels effectuent une perquisition à l'institut Wildenstein, à Paris. Ils photographient alors une trentaine de tableaux qui les intriguent. Ils croient y reconnaître des œuvres prestigieuses, réputées avoir disparu ou avoir été volées, et ils invitent plusieurs propriétaires supposés à se manifester.
C'est ce que fait un certain Yves Rouard, ce dernier aurait dû profiter il y a quelques années d'un legs particulier, en l'occurrence une huile de Berthe Morisot estimée à 800 000 euros, mais il n'en n'a jamais vu la couleur. Or il se trouve que l'un des exécuteurs testamentaires de la succession Rouard n'était autre que Guy Wildenstein. Aussitôt, Yves Rouard porte plainte pour « recel de vol » et c'est ce qui vaut au célèbre collectionneur français d'être aujourd'hui inculpé.
Ce nouveau dossier vient renforcer les soupçons des enquêteurs à l'encontre du milliardaire, riche donateur de l'UMP et représentant à Washington des Français de l'étranger. A plusieurs reprises, Sylvia Roth, la dernière épouse de son père, l'a en effet clairement accusé de l'avoir délibérément spoliée, en dissimulant une partie du patrimoine familial et en le plaçant dans des fonds hébergés par des paradis fiscaux. Sylvia Roth est décédée en novembre dernier mais les plaintes courent toujours : Guy Wildenstein n'en a pas fini avec la justice.