10 000 euros d'amende réclamés contre John Galliano pour des insultes à caractère raciste et antisémite

L'ex-couturier de la maison Dior John Galliano a reconnu mercredi 22 juin une « triple addiction » à l'alcool, aux somnifères et au valium, devant le tribunal correctionnel de Paris. Le Tribunal le juge pour des injures à caractère raciste et antisémite proférées en octobre 2010 et en février 2011.

Avec notre envoyé spécial au Palais de justice de Paris, Alain Renon

Les trois propos incriminés sont graves : « violent, sale face de juive, enculé de bâtard asiatique », lui reproche une jeune femme et un ami attablé à la terrasse d’un café dans le centre de Paris le soir du 24 février 2011. Et puis aussi : « enculé de pute juive et moche » que la troisième plaignante accuse John Galliano de lui avoir jeté à la figure le 8 octobre 2010, dans le même bar du quartier historique du Marais où résidait le styliste de Christian Dior.

Des injures racistes, antisémites proférées en anglais dans un lieu public par un homme que les trois victimes n’ont pas identifié dans l’instant et que toutes décrivent ivre, sinon drogué. D’une voix calme et lente, le prévenu dit ne pas se souvenir. Il reconnaît avoir été à l’époque sous l’emprise de l’alcool et des médicaments, valium et somnifères, devenus indispensables pour tenir à la fois chez Dior et dans sa propre maison John Galliano. Addictions contre lesquels il se bat depuis, après avoir été licencié par les deux maisons de haute couture.

La procureure dénonce un racisme de comptoir, requiert 10 000 euros d’amende au moins et la publicité international du jugement. Seul l’un des plaignants ira plus loin en réclamant 220 000 euros. L’avocat de John Galliano décrit lui un créateur qui alors n’était plus que l’ombre pathologique de lui-même. Le tribunal tranchera le 8 septembre.

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