Instauré en 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin après la canicule de 2003 qui avait fait 15 000 morts chez les personnes âgées, le lundi de Pentecôte travaillé suscitait des remous dans l’opinion publique. C’est ainsi que la loi Léonétti du 16 avril 2008 a modifié le texte initial, donnant entière liberté aux entreprises et aux syndicats pour fixer les modalités d’application « les plus adaptés aux besoins de l’entreprise ».
Le lundi de Pentecôte rapporte 2 milliards 310 millions
Depuis 2008, elle est devenue la Journée nationale de solidarité et constitue une source non négligeable pour financer la prise en charge de la dépendance des personnes âgées. Le lundi de Pentecôte travaillé en 2011 rapporte à l’Etat français 2 milliards 310 millions d'euros, collectés auprès des employeurs publics et privés.
Dans les faits, les salariés ont un jour de congé en moins, sans salaire supplémentaire, et les entreprises continuent à verser une cotisation patronale à l'Etat. L'argent ainsi collecté finance des dispositifs tels que des allocations, des établissements spécialisés : 60 % des bénéfices concerne l'aide aux personnes âgées, 40%, le soutien aux personnes handicapés.
Polémique sur l'utilisation de l'argent
Mais des polémiques subsistent sur l’utilisation réelle de cette manne. Effectivement une bonne partie est allouée aux maisons de retraite, 60 000 places ont été créées entre 2007 et 2010, selon Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités en charge de la réforme de la dépendance, et à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Mais des associations et le Parti socialiste évoquent un renflouement déguisés du trou de la sécurité sociale. Sur les 2 milliards rapportés par le lundi de Pentecôte de 2010, 387 millions sont allés dans les caisses de l’Assurance maladie.
Depuis l'instauration de ce jour, l'Etat a collecté ainsi 13 milliards d'euros.