L'ouverture d'une enquête préliminaire après les propos dénonciateurs de Luc Ferry

Une enquête préliminaire a été ouverte ce mercredi 1er juin par le parquet de Paris afin que le philosophe et ex-ministre de l'Education nationale précise ses déclarations. Il devrait en être de même au Maroc. Luc Ferry a déclaré lundi 30 mai à la télévision qu'un ex-ministre s'était fait attraper à Marrakech dans une « partouze avec des petits garçons ». Luc Ferry a affirmé avoir eu des témoignages sur cette affaire de la part des autorités de l'Etat au plus haut niveau, notamment d'un Premier ministre.

A défaut de plainte, le parquet de Paris s'est lui-même saisi de l'affaire : Luc Ferry sera donc entendu comme témoin devant la brigade des mineurs, appelé à confirmer ses dires et à livrer les noms de ceux qui l'ont informé sur cette affaire. Ne pas dénoncer des actes pédophiles constitue un délit. En France, la prescription est de dix ans pour pédophilie, auxquels il faut ajouter le nombre d'années qui sépare la victime de sa majorité s'il s'agit d'un mineur. L'ancien ministre de l'Education peut cependant se rétracter, expliquer qu'il a cru comprendre qu'une telle affaire avait eu lieu, mais qu'il s'agissait en fait d'une simple rumeur... Dans ce cas, il s'exposera à des poursuites pour dénonciation calomnieuse.

Au Maroc, deux associations de défense des enfants ont d'ores et déjà annoncé leur intention de déposer plainte contre X. La procédure marocaine prévoit dans ce cas l'audition des témoins : Luc Ferry devrait donc être convoqué à ce titre, et il devra livrer les noms de ceux qui l'ont informé de cette affaire de pédophilie.

Confiant, l'avocat de l'association marocaine « Touche pas à mes enfants » l'assure : une fois saisie, la justice marocaine convoquera toute personne ayant connaissance des faits, même un ancien Premier ministre français.

Au Maroc, les faits de pédophilie ne sont prescrits que vingt ans après leur révélation. Toutefois si des procédures sont entamées en France et au Maroc, un des deux pays devra se désaisir au profit de l'autre, car nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits.

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