Lars Von Trier exclu du Festival de Cannes

Le réalisateur danois Lars Von Trier a été exclu du 64e Festival de Cannes. Selon le communiqué publié par les organisateurs, son film Melancholia restera en compétition pour la Palme d’or.

C'était le scandale de trop. Ce jeudi 19 mai, le réalisateur danois Lars Von Trier, connu pour ses multiples dérapages, a été déclaré « persona non grata » au Festival de Cannes « avec effet immédiat » pour ses propos sur Hitler exprimés la veille. La direction du festival a souligné que son film Melancholia ne sera pas exclu de la compétition officielle. C'est la première fois au fil de ses 64 années d'existence que le Festival exclut un cinéaste de la compétition officielle.

Le président du festival, Gilles Jacob, avait convoqué ce matin un conseil d'administration extraordinaire pour examiner d'éventuelles sanctions à l'égard du réalisateur. Selon un participant à la réunion, Lars Von Trier « reste en compétition mais est prié de se faire discret: ainsi, s'il reçoit un prix dimanche, il lui est demandé de ne pas venir le chercher ».

De nombreux professionnels du cinéma, notamment français, avaient réclamé hier soir l'exclusion du cinéaste ou tout au moins des sanctions pour ses déclarations qui ont suscité le malaise, selon la même source.

Une « provocation » inacceptable

En marge d’une réunion à Bruxelles, le ministre français de la Culture Frédéric Mitterrand a justifié aujourd’hui l'exclusion du réalisateur danois en estimant qu"il avait « pété les plombs » avec des propos sur Hitler constituant une « provocation » inacceptable. Le cinéaste Claude Lelouch a également approuvé la décision du Festival et a estimé que Lars Von Trier, « s'est suicidé cinématographiquement alors qu'il a fait de très bons films ».

Hier, Lars Von Trier avait déclaré qu’il s’est « laissé entraîner à une provocation » et avait présenté des « excuses » pour ses propos faisant état de « sympathie » envers Hitler, qu'il avait dit « comprendre » en ajoutant qu' « Israël fait vraiment chier ». « Si j'ai pu blesser quelqu'un par les propos que j'ai tenus ce matin, je tiens sincèrement à m'en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi », a affirmé le cinéaste après que la direction du festival l'eut invité à s'expliquer.

Des excuses que la direction du plus grand festival cinématographique du monde a apparemment jugé insuffisantes pour réparer les dégâts causés.

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) avait également vivement exprimé ses préoccupations concernant l’affaire : ces déclarations « conduisent à l'idée que, malgré quelques défauts, Hitler n'était pas si mauvais que cela et que son bilan doit être jugé avec pondération ». Le Crif s’est déclaré « horrifié » par les déclarations du réalisateur qui « traduisent, dans leur ignominie, les tendances les plus inquiétantes de la banalisation actuelle du nazisme ».

La seule consolation pour Lars Von Trier : en 2000, il avait déjà obtenu la Palme d’or pour Dancer in the Dark et contrairement à tous les autres stars à Cannes, il ne peut pas être délogé d’un Palace. A cause d’une phobie légendaire, il vient toujours en camping car sur la Croisette…
 

 

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